Dans ma ville natal, pas très loin du centre-ville, on trouve San Antonio. C’est un quartier historique de la ville de Cali, Colombie avec un tracé réticulaire irrégulier, caractérisé par une colline, déterminant important de la formation de tout le quartier. Au sommet de la colline, on trouve une simple chapelle de style colonial et d’influence mudéjar depuis laquelle on découvre un panorama complet de la ville. Les rues pavées à la limite de la zone nord de San Antonio gardent une valeur historique et esthétique qui aujourd’hui encore nous aident à nous imaginer l’expérience de la ville coloniale à ce moment-là.

rue pavée « San Antonio »

 

Jusqu’à la maison moderne

Les premières maisons qui sont été construites étaient des maisons coloniales, caractérisées par leur couleur blanche, les couvertures en torchis, avec de hautes fenêtres, disposées aléatoirement sur la façade. Ces maisons se fermaient partiellement côté rue et s’organisaient autour de patios centraux ou d’une cour arrière. Avec les années, les maisons furent transformées peu à peu, laissant apparaitre divers styles architecturaux, comme celui de la République, le néocolonial, l’éclectique, ou le moderne populaire.

quelques maisons d’époque

quelques maisons d’époque

Chemins, rues et trottoirs

Tout le quartier peut être parcouru par des chemins ou trottoirs étroits, profitant de l’ombre qu’apportent les avants-toits des maisons. La majorité de ces chemins se connectent avec l’espace public central de la colline, traversé par un escalier en pierre terminant sur la plateforme de la chapelle de San Antonio.

En arrivant au sommet de la colline, s’étend un grand espace vert tout au long de la chapelle, qui sert de mirador et d’où l’on peut contempler toute la ville à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.

chemins, rues et trottoirs

chemins, rues et trottoirs

contemplation

 

Traditions culturelles

Connu comme la quartier le plus touristique de Cali, San Antonio bénéficie d’une richesse culturelle et de nombreux espaces de rencontre comme le mirador, les terrasses de café, restaurants, l’église ou le théâtre où l’on peut profiter de spectacles de théâtre de rue et de contes.

Le quartier a toujours été le foyer et la source d’inspiration de nombreux écrivains et poètes. Aujourd’hui encore, c’est un lieu qui compte beaucoup d’ateliers d’artistes qui vendent leurs créations dans leur maison ou dans le parc.

Troubadour dans un amphithéâtre en pierre

 

Centre culturel de Cali

vue aérienne

L’auteur de ce projet l’architecte Rogelio Salmona, renommé pour avoir collaboré à  l’atelier de Le Corbusier dans les années 50 et aussi connu pour ses ouvres en brique. Tous les bâtiments conçus par lui sont un véritable exemple d’une architecture bien relié au sol et au contexte.

Ce bâtiment s’adapte à l’îlot traditionnel à travers la continuité de la façade avec une série de colonnes ainsi que l’usage du chanfrein. C’est possible de parcourir la façade et le remémorer les rues étroites de la colonie espagnole. L’art d’activité manuelle exprime dans l’ordre créé à partir la brique comme un métier à tisser qui mélange des tissus, à la fois ce tissu nous parle du tracé urbain du centre-ville.

vue d’ensemble

Le bâtiment offre une promenade de lumières, pénombres et ombres exposées par la matérialité et la composition spatiale et volumétrique. Parcourir le centre culturel met en marche la mémoire, permettant à l’usager vivre de manière sublime la succession d’espaces proposés par des différentes activités.

À travers des petites ouvertures nous pouvons nous connecter avec le ensemble des briques, en sorte de vue proche ou avec le paysage urbain dans une vue lointaine.  Le centre culturel est intériorisé dans les étages inférieurs, en cachant une surprise comme expérience dans les étages supérieurs. Seulement jusqu’à arriver au toit nous pouvons reconnaître l’intégration de l’édifice avec les toits voisins.

Les changements de niveau, les transitions intérieur- extérieur, les jeux d’ombres et les changements de textures créant des différentes impressionnes spatiales qu’attirent le regard vers des différentes directions. Le centre culturel a été conçu pour être parcouru et éveiller toute sorte d’émotion, plein de surprise qui apparaissent dans les couloirs transformés en passerelles qui attirent le regard de l’habitant.

jeu d’ombres et pénombres

succession d’espaces

Sergio Andrés Bétancourt

Photographies de l’auteur, Cali, Colombie,  2014.

 

Références

Architecte, Luis Barragan, Ciudad de Mexico

Architecte, Gérman Samper,  Cali, Colombie

Architecte, Rafael Moneo, Espagne