L’ « Eixo Monumental » (Axe Monumental) est l’une des principales avenues et axe de circulation de Brasilia. Cet axe rectiligne orienté Est-Ouest coupe la ville en deux parties symétriques, comme le prévoyait le Plan Pilote. Il est traversé perpendiculairement par l’Eixo Rodoviário au niveau de la rodoviariária (gare routière). Les brésiliens le considèrent comme la plus large avenue du monde, on mesure 250m à la largeur maximale séparant les deux fois six voies.

Elle est l’avenue la plus importante politiquement du pays. On y trouve, en arrivant de l’ouest, le Complexo Cultural da República, la Catedral Metropolitana Nossa Senhora Aparecida, une série de ministères au Nord et une au Sud, le Palácio Itamaraty faisant face au Palácio da Justiça et la Praça dos Três Poderes. En effet, le Plan Pilote prévoyait des quartiers construits sur 3 à 4 niveaux maximum, tandis que les édifices construits au niveau de l’Axe sont construits sur 10 à 28 étages. Le contraste quartiers résidentiels / Axe Monumental en est d’autant plus fort ce qui confère à l’Axe sa monumentalité.

La visite de l’ensemble des édifices n’est pas possible en l’espace de deux jours. Certains édifices ont des horaires de visites assez restreints. Pour ma part, j’ai pu visiter le musée d’art Moderne, la cathédrale métropolitaine, le palais Itamaraty, un premier jour et le lendemain, le congrès national, et le palais du Planalto.

L’ensemble des bâtiments jalonnant l’Axe ont été dessiné par l’architecte Oscar Niemeyer. Oscar est un architecte brésilien, né en 1907 et mort en 2012. Son oeuvre s’inscrit étroitement dans le mouvement du style international. Il est l’un des architectes brésiliens les plus connus tenant une place majeure dans l’architecture moderne. Il est l’un des personnages les plus importants de la construction de Brasilia. Il réalisa de nombreuses oeuvres en dehors du Brésil comme le siège du Parti communiste français à Paris ou encore le siège des Nations Unies à New York. Son travail est reconnu pour ses prouesses techniques dans ses structures de béton armé et ses édifices aux courbes féminines qu’il aimait tant. Il reste une référence incontournable, encore aujourd’hui pour tous les étudiants brésiliens en architecture.

Le Complexo Cultural da República – le complexe culturel de la République 
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Formes et béton blanc

– La bibliothèque nationale

Un travail de composition des volumes, des pleins, des vides.DSC_0207

– Le musée d’art contemporain
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Entrer par une rampe

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La Catedral Metropolitana Nossa Senhora Aparecida – La cathédrale métropolitaine

« je l’ai voulu différente de toutes les cathédrales déjà construite »

O. Niemeyer , cahier de l’architecte

Depuis le complexe culturel, on peut apercevoir la Cathédrale Métropolitaine. L’édifice fut construit en 1958, par Niemeyer. Elle fut pensée de manière à rendre prioritaire la luminosité. Il dit lui-même: « Dans la cathédrale, par exemple, j’ai évité d’utilisé les solutions habituelles des vieilles cathédrales sombres, rappelant le pêché. Et, au contraire, j’ai fait une galerie d’accès à la nef toute illuminée, colorée, voilée par des beaux vitraux transparents pour des espaces infinis ».

« Dès que j’en ai commencé les études, j’ai su que mon projet devrait, par sa légèreté, illustrer la technique contemporaine. Je me suis souvenu des grandes cathédrales du passé, chacune reflétant les progrès de son époque, conquérant l’espace avec une structure audacieuse, des tours élancées des façades richement décorées. »

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Ensemble Cathédrale et campanile

L’exécution de la cathédrale fut un marqueur de technologie pour l’époque. La couverture de la nef principal est soutenue par une structure auto-équilibrée, composée de 16 arcs de béton de forme hyperboloïde (ou de boomerang). Ces derniers partent d’un plan circulaire de 70m de diamètres et montent à 40m de hauteur. en relation avec le plan. La stabilité de la super structure est garantie par deux anneaux de bréton armé.

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L’intérieur, baigné de lumière

L’ensemble est entouré par un miroir d’eau. La cathédrale est construite à un niveau inférieur du niveau du sol, de manière à n’avoir aucune façade principale, en un bloc uniforme, simple et pur. Pour cela, l’entrée a été dissimulée. On y accède depuis une rampe descendante, sombre et étroite, elle nous guide jusqu’à l’entrée de l’édifice. Cette rampe est signifié par un chemin entre quatre sculpture représentant les différents évangélistes. Le contraste entre l’arrivée sombre et l’intérieur inondé de lumière est fulgurant.

A l’intérieur, trois anges sculptés sont suspendus au dessus de l’assemblée.

A coté de la Cathédrale se trouve le campanile dont la solution structurelle est inhabituelle. Une barre, sur laquelle viennent s’appuyer quatre cloches est soutenue par un unique pilier central qui en descendant forment quatre colonnes courbée.

A l’opposé est situé le baptistère. Il vient finaliser la structure en tripartite de l’ensemble. Comme la cathédrale, le baptistère se développe sous terre mais contrairement à cette dernière, sa coque ovoïdale est totalement opaque. Il est cependant légèrement éclairé par des ouvertures latérales.pano cathédral

les ministèresDSC_0318
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Mise en scène lumineuse de la ville, les ministères en couleurs

Les deux séries de ministères, 17 au total, sont liés par une esplanade de pelouse. Très utile lors de manifestations, l’esplanade dos ministérios paraît extrêmement vide et inutilisée le reste du temps.

le Palácio Itamaraty – Ministère des affaires étrangères

Le palais Itamaraty fait face au palais de justice. Il est le siège du Ministère des Relations Intrnationales Extérieures. C’est un des plus beaux édifices de Oscar Niemeyer. Le palais fut d’abord surnommé le « Palais des arcs » en réponse à sa façade constituée d’arcs.

Il est composé d’une structure principale en béton strié de lignes horizontales. Cette structure est composé d’arcades faisant le tour d’un bâtiment entièrement vitré. Elle vient protéger les différents espaces du soleil fort de cette région. Entre le bâtiment est la structure se trouve un jardin suspendu dans lequel les invités viennent s’aérer les jours de banquer.

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Entre reflet et réalité

Le « miroir d’eau » qui entoure le bâtiment est un projet du paysagiste Burle Max. Il vient magnifier l’édifice en lui renvoyant son image à laperfection.

DSC_0379Le hall d’entrée est une des rares pièces ouvertes aux visiteurs. C’est un espace presque vide. Du côté de la façade tournant le dos à l’esplanade se trouve un jardin intérieur dessiné par Brule Marx. Un banc sculptural occupe le fond de l’espace. Cependant ces deux éléments passent inaperçu tant l’escalier menant au premier étage est spectaculaire. DSC_0386D’une rare beauté, ses proportions sont parfaites. Aucun garde corps de vient destructurer l’ensemble, seul un tapis invite les visiteurs et politiciens à ne pas se rapprocher trop prêt du bord.

le Palácio da Justiça – Ministère de la Justice

DSC_0623L’écriture de la façade du ministère de la Justice est semblable à celle du Palais Itamaraty. Cependant, les arcades de sa façade principale ne sont pas en plein cintre, elles sont asymétriques. Aussi, des dalles incurvées, positionnées entre les arcs sont support à des cascades artificielles. Il n’est pas possible pour le public d’y entrer, il peut seulement en faire le tour et l’admirer dans la composition de l’Axe.

la Praça dos Três Poderes – la place des trois pouvoirs

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La place se situe à l’extrémité ouest du Plan Pilote. Elle est formée par un triangle équilatéral. Aux angles de cette place, ont été installés les trois sièges des différents pouvoirs, celui du Gouvernement, celui du judiciaire à la base et celui du Parlement au sommet, face à la vaste esplanade, appelée aussi Mall des anglais.

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– le Congresso Nacional – le congrès national (pouvoir législatif)

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Le Congrès est le pivot de la place des Trois-Pouvoirs. Construit au travers de l’Axe monumental et sur toute sa largeur, il fait la jointure entre cette voie triomphale est-ouest et la place. Sous les dehors asymétriques hérités des conception radicales du Mouvement moderne, la composition trahit une symétrie latente, des compositions urbaines classiques ou baroques. Il est constitué de deux tours jumelles, de 28 étages, soit 100 mètres de hauteur. Elles s’élèvent, légèrement désaxées, au dessus de deux coupoles de dimensions inégales et aveugles. La coupole concave est réservée au Sénat, celle convexe à la Chambre des Députés. Enfin, un bâtiment bas forme un socle pour les coupoles et impose son horizontalité sur trois cent mètres.

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De l’intérieur, la visite guidée ne nous dévoile pas tous les espaces. Nous passons par le salon des sénateurs accolés à un patio étroit apportant un peu de lumière avant d’entrée dans la coupole réservée au Sénateur.

Celle-ci est assez sobre. L’espace est net. Le sol beige remonte jusque sur l’estrade où sont installés les différentes personnes à la tête du Sénat.DSC_0600

DSC_0609La couple de la Chambre des députés parait plus travaillée. La surface de la sphère est entièrement recouverte de petits rectangles dorés suspendus (venant apporter une qualité acoustique ?).DSC_0607Pour rejoindre ressortir, il faut emprunter un passage dont la spatialité questionne ; somme nous sous terre, à la surface?

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Aucune fenêtre pour nous donner d’indice. Une légère lumière naturelle au fond pour nous laisser deviner que nous devons nous trouver en surface.

Vue de dehors, la force de cette composition réside dans la simplicité des formes mises en jeu et dans la subtilités des proportions.. Une forme  pyramidale vient contenir l’ensemble de la composition avec pour sommet, le sommet des deux tours. Encore une fois, l’absence de garde-corps sur les rampes et les passerelles contribue au système monumental.

– le Palácio do Planalto – le palais présidentiel (pouvoir exécutif)

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Le Palais du Planalto est le lieu de travail de la Présiente (ou du président) du Brésil. Le bâtiment a été inauguré en 1960.

Le projet est marqué par la singuliarité de ses lignes, avec une prédominances des tracés horizontaux. Les courbes et les droites se mêlent et donnent forme à un édifice à la plastique marquante (mais cependant très proche de celle du palais de l’Aurore et du tribunal suprême). Le palais est composé de verre, d’un large toit de béton blanc, soutenu par une série de colonnes recouvertes de marbre blanc. Les façades longitudinales sont gardées par une séquence de colonnes dont le dessin est une variation des colonnes du Palais de l’Aurore. Ces colonnes furent une des oeuvres majeures de la construction de Brasilia. Elles défient toutes performances structurelles et réussissent à donner une impression de légèreté à l’ensemble.DSC_0546Image

La façade principale est composée de deux éléments marquants : la rampe donnant accès au salon noble et l’esplanade, espace où le chef de l’Etat peut venir discourir face au peuple. En 1991 un miroir d’eau a été rajouté au pied de l’édifice. Les jardins sont dessinés par le paysagiste Burle Marx.

Le palais est construit sur quatre étages. Au RDC se trouvent les services de réception, portier… C’est à ce niveau que s’effectuent les contrôle de l’entrée. L’ample salon est aussi utilisé pour des exposition temporaires. L’art étant très présent des les différents édifices du gouvernement, on trouve diverses sculptures d’artistes tels que Franz Weissman ou encore Zezinho de Tracunhaém. A l’étage supérieur, on été disposé différents salons : le salon noble, le salon ouest, le salon est et enfin la salle de réunion suprême.

Le salon noble est le plus grand salon du palais. Il est aussi appelé salon des miroirs car son mur de fond en est entièrement revêtu. Depuis cet espace immense, on accède au deuxième étage par une rampe de béton. Cette fois-ci, Niemeyer a été contraint de mettre un garde corps. Il reste cependant discret et fin.

Au dernier étage se trouve le Cabinet Présidentiel ainsi que les bureaux de ses plus proches assistants.

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Vision nocturne du palais

– le Supremo Tribunal Federal – le tribunal suprême fédéral (pouvoir judiciaire)
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vision nocturne du tribunal

Le tribunal fait face au Palais du Planalto. Je n’ai malheureusement pas eu le temps de le visiter. Sur le même principe que le plais du Planalto, l’édifice est composé de verre, d’un large toit de béton blanc, soutenu par une série de colonnes recouvertes de marbre blanc.


 

L’architecture de Brasilia se rattache au mouvement moderne de part sa mise en valeur des volumes par des surfaces extérieures lisses et sans ornementation. Niemeyer applique le principe de régularité et utilise pour cela toutes les possibilités offertes par le béton, l’acier et le verre. Les lignes géométriques sont pures , la structure dissimulée.

De manière générale, ce qui a pu me marquer pendant ses visites et promenades c’est la composition des édifices depuis l’extérieur. Les formes sont agencées et mises en relation afin de former un tout, un ensemble cohérent souhaitant redonner toute sa gloire au Brésil. Cependant, mise à par quelques éléments tels que l’escalier du palais Itamaraty, l’intérieur de la cathédrale, ou la taille des espaces dues à la structure mise en place, les espaces intérieurs ne sont pas tant marquant en comparaison à la mise en scène extérieure.

Conseils pratiques :

Les bâtiments du ministère ne sont pas tous ouverts le week-end, mieux vaut prévoir un séjour à cheval sur un week-end et une semaine pour profiter des deux côtés de la ville : la ville fonctionnaire, et la ville de loisir. Aussi, il doit être intéressant de monter en haut de la tour de télévision qui surplombe l’Axe Monumental afin d’apprécier l’immensité de l’esplanade. (Malheureusement fermé pour rénovation avant la coupe du monde 2014).

N’hésitez pas à sortir (en voiture !) de l’Axe Monumental pour découvrir d’autres petits bijoux d’architecture tel que le Santuario Dom Bosco, la première oeuvre de l’architecte Claudio Naves:

Ou encore passer devant le stade national de Brasilia Mané-Garrincha de l’architecte Ícaro de Castro Mello construit en 1974 et encore en rénovation quinze jours avant le lancement de la coupe du monde :DSC_0534

Bibliographie :

– Jodidio P. Oscar Niemeyer. Livres TASCHEN (Petite Collection Architecture).

– Niemeyer, O. Les courbes du temps  : mémoires. Paris: Gallimard, 1999.

– Niemeyer, O. Cahiers de l’architecte Oscar Niemeyer. Édition : Box. Ixelles (Belgique)

Maguelonne Gorioux – maguelonne.gorioux@nantes.archi.fr

Voyage réalisé en juin 2014