Après avoir découvert Leeds et Manchester, deux villes aux histoires similaires qui ont vu leur développement exploser pendant la première révolution industrielle. Ces villes sont en très grande partie construite en briques industrielle et sont parcourues de canaux.

Pour cette dernière étape dans le nord de l’Angleterre j’ai choisi une ville chargée d’histoire : York. Cette ville est la seconde plus ancienne ville du Royaume-Uni, après Londres. L’origine de la ville remonte à l’époque romaine, elle se nommait Eboracum. Les romains choisirent ce site pour son emplacement stratégique. Celui-ci est situé à la confluence de deux rivières la Fosses et l’Ouse et de deux massifs rocheux le Dales à l’est, le North York Moors à l’ouest. Cette zone est la seule qui permette le franchissement des rivières. Cependant les vestiges de l’époque romaine restent rares dans la ville. La ville de York est surtout reconnue pour son patrimoine médiévale. La ville a su conserver en grande partie de son enceinte médiéval, sa cathédrale gothique qui est la plus imposante du nord de l’Europe et son tissu urbain du moyen âge l’un des mieux préservé d’Europe.

Gare de York

La meilleure manière d’arriver à York est par le train. La gare de York est l’une des plus ancienne gare d’Angleterre. Elle fut construite en 1877 à l’extérieure de l’enceinte médiévale, sur l’ancien site d’un cimetière romain. La gare reste néanmoins un bel ouvrage de la première révolution industrielle, les quais de la gare sont abrités sous une charpente métallique formant deux galeries en arcade, qui reposent des murs puissants et sur des colonnes en acier au niveau de l’axe central.

En sortant de la gare, on se retrouve face au mur d’enceinte médiévale. Ma première surprise a été de voir que le mur reposait sur un talus. La deuxième fut de constater la faible hauteur de la partie maçonnée, contrairement à d’autres murs d’enceinte que j’ai pu voir en France comme ceux de Guérande. Commencer la visite de York par ses remparts est une bonne idée, vous pourrez découvrir York avec sa cathédrale qui la surplombe.

Le mur d’enceinte entoure presque le centre ville sur une longueur de cinq kilomètres. Il est ponctué de quatre portes datant du 14e siècle : Bootham bar, Mickelgate bar, Monk bar et Walmgate bar et sa barbacane. Une cinquième porte existait la Fishergate bar mais elle fut murée au 15e siècle. Par la suite d’autres portes ont été crées selon l’évolution de la ville, elles se reconnaissent facilement par leurs simples arches.

La tour Multangular

L’une des parties les plus intéressantes à observer est le tronçon entre la porte Bootham et Monk bar. Celui-ci repose en partie sur les fondations des anciennes fortifications romaines. Cela peut être observé au niveau du museum’s garden, qui abrite les restes d’une tour romaine à 14 faces nommé “la tour Multangular”, on peut remarquer le changement d’appareillage entre la partie romaine réalisée avec un petit appareillage en pierre avec des couches de briques et l’époque médiévale qui utilise un gros appareillage. Dans le Museum garden vous pourrez aussi profiter du parc des ruines de l’ancienne abbaye Sainte Marie. Située à l’opposé du Museum’s garden, la porte Walmgate est aussi une partie intéressante car elle est équipée d’une barbacane. Non loin de là on peut visiter la tour Clifford ancienne forteresse viking.

York, porte Bootham

Après l’avoir observée depuis les remparts, je décide de m’intéresser à cette cathédrale qui s’impose dans le paysage. J’en ai souvent entendu parler avec des nombreux superlatifs : la cathédrale la plus imposante de l’Europe du Nord, la plus grande surface de vitraux médiévaux du monde…
L’histoire de cet édifice remonte au 8e siècle avec la construction d’une première église commandée par l’archevêque Ethelber. Puis à partir des fondations de cette première en 1070 l’archevêque Thomas de Bayeux fit construire en 30 ans un nouveau sanctuaire dans un style roman. C’est au début du 12e siècle que l’actuelle cathédrale va être construite, l’archevêque Walter de Gray  prit la décision. L’ancien édifice roman sera détruit par tranche. Les premières parties à être reconstruites dans un style gothique seront les transepts qui donneront la mesure pour reste de la cathédrale. La hauteur des voûtes est de 30 m. La nef qui sera la seconde tranche puis le chœur donneront une longueur de 160 m à l’édifice. La construction de la salle capitulaire poussera la largeur de l’édifice à 75 m. la tour centrale sera la dernière tranche de travaux de l’édifice qui dominera la ville avec ses 60 m de hauteur.

Quand j’arrive au pied de la cathédrale les contreforts massifs et saillants donnent une impression de robustesse à l’édifice, ce qui est inhabituel avec des édifices gothiques qui recherche plus l’élancement, la légèreté. Néanmoins de grandes baies percent son enveloppe. En passant à l’intérieur de l’édifice, on est saisi par la clarté, la décoration est d’une belle sobriété dans des tons gris clair, blanc avec quelques pointes de dorure. Sur la façade ouest se niche le cœur du Yorkshire, qui est le vitrail principal de la façade ouest, celui-ci représente un Sacré cœur. Je suis aussi interloqué par la nef qui présente des proportions qui ne permettent pas d’obtenir l’impression d’envolée de la voûte. La portée de 18 m en est probablement la cause mais aussi le manque d’audace des piliers. Ceux-ci manquent d’élévation ce qui explique le choix du bois pour la réalisation de la voûte. La voûte actuelle n’est pas celle d’origine elle fut reconstruite en 1840 suite à un incendie. Afin d’obtenir une plus grande impression de verticalité les bâtisseurs de l’époque ont traité les triforiums et les claires-voies en un seul tenant.

Nef de Minster York

Les transepts nord et sud comme la nef ont une voûte en bois. Le transept sud est un peu maladroit car la rosace est positionnée trop haute par rapport à la voûte. Depuis l’extérieur cela n’est pas choquant. Ce positionnement est sans doute dû à un trop plein d’ambition. Le transept nord est quant à lui beaucoup plus raffiné, il possède cinq majestueux vitraux datant 1260 en forme de lance mesurant 18 m de haut et 1,5 m de large chacun. Ceux-ci sont réalisés à partir de vitraux en grisaille sans aucunes scènes de dessinées, seulement des motifs géométriques. Ces vitraux restent dans la sobriété du décor environnant.

Les « five sisters »

 

Vestibule de la salle capitulaire

Au fond du transept nord un vestibule permet d’accéder à la salle capitulaire qui est une des pièces maitresses de la cathédrale. De forme octogonale, la salle possède sur chacune de ses faces une baie qui apporte une belle clarté au lieu. Le plafond en étoile construit en bois permet de ne pas avoir de pilier à l’intérieur de la salle. Sur le pourtour de la salle sont placées des stalles de pierre ornées de dais richement sculptés d’animaux, de feuilles et d’hommes vert, qui symbolisent la renaissance.

En revenant sur mes pas je me retrouve au niveau de la tour centrale qui inonde de lumière blanche les transepts. On retrouve la même sobriété dans la décoration que dans la nef, sauf que le plafond est en pierre contrairement au reste de l’édifice. Je décide de gravir les 275 marches. On y accède depuis le transept sud, arrive à la galerie qui sert à l’évacuation des eaux de pluie de la toiture on accède à la tour en passant entre les arcs boutant.

La tour centrale

Je finis ma visite de la cathédrale par son chœur. À l’entrée du cœur se dresse une façade de sculptures représentant 15 rois d’Angleterre allant de Guillaume 1er à Henry VI. Au dessus de celles-ci se dresse l’orgue de la cathédrale et en dessous l’accès au chœur espaces où viennent chanter les chanoines. Puis au fond du chœur je peux contempler le vitrail oriental considéré comme la plus grande surface de vitraux médiévaux au monde.

Le chœur de Minster York

En ressortant de la cathédrale je regagne les ruelles moyenne-âgeuses encore bien conservées de York. Je comprendre à présent tous les superlatifs que l’on donne à cet édifice même si il renferme quelques défauts, ces derniers contribuent à la particularité de la cathédrale de York.

Shambles Street

Avant de regagner la gare je décide de sillonner les ruelles du quartier médiéval. Street Shambles est la rue la plus authentique du quartier.

 

Sébastien Fragnier, voyage en Angleterre novembre 2014

Photographies de l’auteur

 

Référence :
– Jean Raimond, La Grande Bretagne et ses lieux de mémoire, Paris, L’Harmattan, 2002, p.116 à 118
– Christopher Winn, I never knew that about Yorkshire, Ebury Press, p. 1 à 5
– Carol Davidson, How to read building. A crash course in architecture, Bloomsbury