Une ville qui tente de se reconstruire sur quel modèle urbain?

Après plusieurs années passées loin de mon pays (Côte d’Ivoire), je décide d’y retourner voir les miens. Partie depuis 2011 de la Côte d’Ivoire, j’ai appris à « éduquer » mon regard et donc à prendre du recul sur tout ce que j’observe autour de moi. C’est une faculté que j’ai réussi à développer pendant mon séjour en France et particulièrement à l’École d’Architecture de Nantes. De retour en Côte d’Ivoire, précisément à l’aéroport Félix Houphouet-Boigny de Port-Bouet, je sens la chaleur humide qui me remonte jusqu’aux narines. «  Çà y est, je suis chez moi ».

La ville d'Abidjan marquée par l'abondance de la végétation Photo retouchée sur logiciel (effet d'image granuleuse)

La ville d’Abidjan marquée par l’abondance de la végétation
Photo retouchée sur logiciel (effet d’image granuleuse)

L’aéroport est situé à 16km au sud-est du centre-ville. Le bâtiment principal du terminal a été rénové récemment. C’est un établissement agréable et efficace avec des équipements de base, y compris quelques boutiques et restaurants, un salon VIP, une pharmacie… C’est un aéroport qui grouille toujours de monde venu accompagner ou accueillir des voyageurs. L’aménagement du hall d’accueil est fait de telle sorte que les non-voyageurs n’y restent pas longtemps. Les équipements tels que des sièges sont en nombre insuffisant, obligeant ainsi les personnes en attente à rester debout ou au sol. Cet inconfort des espaces occasionne une autre forme d’appropriation par les usagers. C’est un lieu où se mêlent plusieurs émotions et ambiances, tels que les pleurs du fils aventurier se séparant de sa famille ou encore la joie intense de la mère retrouvant sa fille partie depuis plusieurs années vers une terre inconnue. C’est le plus grand aéroport du pays et est considéré comme l’entrée principale de celui-ci. Il a été construit dans les années 1970 et fut baptisé du nom du premier président de la Côte d’Ivoire (Félix Houphouet-Boigny).

Des statuts d'éléphants à l'entrée de l'aéroport d'Abidjan (l'éléphant est l'emblème de la Côte d'Ivoire)

Des statuts d’éléphants à l’entrée de l’aéroport d’Abidjan (l’éléphant est l’emblème de la Côte d’Ivoire) Photo retouchée sur logiciel

L'aéroport principal de la ville d'Abidjan, un bâtiment au style architectural moderne et minimaliste

L’aéroport principal de la ville d’Abidjan, un bâtiment au style architectural moderne et minimaliste Photo retouchée sur logiciel

La ville d’Abidjan est la capitale économique de la Côte d’Ivoire. C’est une ville fortement cosmopolite et se trouvant dans le sud du pays. Pour se faire une idée concrète de cette ville, orientons nous vers des chiffres : environ quatre millions sept cent sept milles habitants (2014) pour une superficie totale de trois cent vingt-quatre kilomètres carrés. Malgré cette forte croissance démographique, la ville présente à ceux qui la découvrent pour la première fois, une structure et une organisation exceptionnelle en regard des tissus urbains de la plupart des autres métropoles africaines.

Elle se présente sous une forme morcelée avec 10 principales communes qui sont : Port-Bouet, Koumassi, Marcory, Treichville, Plateau, Attécoubé, Yopougon, Abobo, Cocody, Adjamé. Dans un contexte de développement économique et administratif, la capitale ivoirienne est devenue un district et est dirigée par un gouverneur nommé par le président de la République de Côte d’Ivoire. L’urbanisation d’Abidjan est un phénomène du XXe siècle et est une conséquence de la colonisation. C’est une ville qui a également subit les méfaits d’une crise politico-militaire survenue en 2002.

La ville a un relief plat comparé à d’autres villes africaines situées sur les côtes. L’architecture coloniale demeure un héritage pour le pays.

« Urbanisation coloniale » vs « urbanisation post-coloniale »

« La ville, fait de civilisation : explorer la ville dans ses dimensions créatrices, phénoménologiques et anthropologiques. La ville est un lieu de mémoire, un lieu de coexistence contradictoire où existent des liens complexes entre formes urbaines et formes symboliques. La ville est un paysage onirique, lieu de toutes les émotions et de toutes les contradictions…La ville est une construction fonctionnelle…imaginaire et fantastique…Monde nouveau, ville éternelle, Cité de Dieu ou Terre promise. »[1]

Pour la petite histoire, l’urbanisation de la ville d’Abidjan s’est faite suivant plusieurs générations de plans directeurs. La première génération date des années 1920 avec le plan d’aménagement de la ville d’Abidjan de 1928 ; suivront ensuite plusieurs autres générations jusqu’à nos jours où l’on parle de plan  de la nouvelle génération avec « l’Actualisation du Schéma Directeur d’Abidjan (ASDA) ».

Les différents schémas directeurs d’Abidjan sont les résultantes d’une même démarche ; celle qui consiste à analyser une situation présente, à établir ensuite un diagnostic sur les mécanismes qui ont conduit à son évolution, et à formuler des hypothèses sur la croissance à partir desquelles on élabore  un schéma de développement. C’est donc dans cet aspect de ville planifiée dont les réalités physiques actuelles sembleraient s’éloigner des plans que chacun  trouve sa place.

Le centre commercial Cap-Sud dans la commune de Marcory

Le centre commercial Cap-Sud dans la commune de Marcory

Historique de la ville

Capitale d’une ancienne colonie française, elle a bénéficié d’un urbanisme à l’image des grandes métropoles occidentales. Certaines communes, infrastructures ont conservé le nom d’anciens colons français. Présentement en « chantier », Abidjan est un ancien modèle de ville coloniale planifiée qui tente de se reconstruire une nouvelle image adaptée à ses pratiques sociales et urbaines. A ma connaissance, cela semble être difficile à se mettre en place.

Abidjan et plus précisément la commune d'Adjamé dans les années 60 Photo tirée de la "Revue Urbanisme n°111"

Abidjan et plus précisément la commune d’Adjamé dans les années 60
Photo tirée de la « Revue Urbanisme n°111 »

A l’origine, Abidjan était un petit bourg (village Ebrié) bordé par la lagune. La ville est issue d’un repérage et d’un choix stratégique précis réalisés en 1897. Les premiers plans de lotissements on été  élaborés en 1903. Les villages qui y existaient ont été transférés plus au nord comme « Adiamé » ou sur les rives opposées de la lagune comme «Abidjean-Santey », « Lokodjro » et « Anoumanbo ». Quant aux populations « indigènes » étrangères qui venaient pour y travailler ou y faire du commerce, on leur a attribué un emplacement sur une autre rive de la presqu’île non loin du village de « kokody ». Ainsi, depuis l’origine de sa création, Abidjan est donc une ville extrêmement ségréguée où la « cité blanche » du Plateau et les « cités noires » d’Adjamé et d’Anoumanbo sont très clairement distinguées.

Aujourd’hui, les quartiers populaires d’habitats de plain-pied et sans étage, organisés en cour ou concession, quartiers précaires issus de l’auto-construction dans les espaces libres, villages «  Ebrié » pour l’essentiel, le « petit Manhattan » (ensemble urbanistique des grandes tours administratives du plateau), les quartiers résidentiels, les opérations immobilières et les autoroutes urbaines, issus de la politique de la ville coexistent et s’opposent pour former cet espace urbain original d’Abidjan.

Le nouvel échangeur édifié à Abidjan et doit assurer la fluidité des transports

Le nouvel échangeur édifié à Abidjan et doit assurer la fluidité des transports

Un village "indigène" resté intact au cœur de la capitale

Un village « indigène » resté intact au cœur de la capitale

Comment la population se réapproprie la ville?

La notion de quartiers est très souvent utilisée par les habitants de la ville, soit pour des repérages ou soit pour faire référence à certaines situations urbaines quotidiennes. Abidjan entretient une forte dimension sociologique de voisinages et d’interrelations extrêmement liées entre habitants d’un même quartier. Ces derniers se sont intimement appropriés la ville et dans un souci d’identité de référence des lieux, ont attribué de nouvelles appellations aux différentes communes. Ces noms attribués de façon symbolique permettent également la reconnaissance de certains lieux auto-construits et autogérés qui n’existent pas officiellement dans les registres de la ville. C’est le cas par exemple d’un bidonville nommé « Gobelet » situé dans la commune de Cocody ou encore le quartier précaire de « Washington ». Les communes officielles n’échappent pas à ces nouvelles nominations et portent ainsi une double appellation. Ces dernières sont subdivisées en « sous-quartiers » ou secteurs. De multiples faits sociaux qui participent à une dynamique culturelle de la ville.

Un bidonville installé dans une enclave dans la commune de Yopougon

Un bidonville installé dans une enclave dans la commune de Yopougon

Les panneaux publicitaires décorant les axes routiers de la ville

Les panneaux publicitaires décorant les axes routiers de la ville

Une richesse linguistique

Cette ville a une nature extrêmement composite qui est le résultat de l’accroissement continu et diversifié de sa population (environ 40% sont des non-nationaux) puis du tissu urbain. Ethniquement hétérogène (environ 66 dialectes locaux en plus des langues étrangères), la ville d’Abidjan subit la pression de fortes immigrations des pays avoisinants et un exode rural des populations ivoiriennes tous dans le but d’y trouver une meilleure situation financière (recherche d’emploi principalement). La langue Française est à la fois Langue officielle nationale et Langue véhiculaire, réappropriée depuis très longtemps par les citadins et devenu aujourd’hui « Français populaire ivoirien ». A cela s’ajoute la langue de rue, fortement utilisée par les jeunes qui est un mélange de plusieurs dialectes ivoiriens et africains, de l’anglais, et également d’un français déformé : le « Nouchi ». Sans oublié le « Dioula » qui est une « 2ème Langue officielle » parlée généralement par les migrants sahéliens (Burkina Faso, Guinée, Mali) et par les groupes Mandés ivoiriens (populations du nord de la Côte d’Ivoire). C’est aussi un dialecte largement pratiquée, en particulier sur les marchés.

Abidjan « Vitrine de l’Afrique de l’Ouest »

Abidjan est considéré comme le carrefour culturel Ouest-Africain. C’est une ville à fort attrait économique et touristique. La majorité des populations résident au nord (Abobo), à l’est (Cocody, Marcory, Koumassi) et à l’ouest (Yopougon), tandis que les activités se situent plus au centre (Adjamé, Plateau) et au Sud (Port-Bouet, Treichville) de la ville. La capitale ivoirienne abrite de nombreuses structures financières de la communauté des États de l’Afrique de l’Ouest et constitue une plaque tournante inévitable dans la sous-région africaine.

En parcourant la ville, j’ai tenté de me focaliser principalement sur certaines communes où j’ai observé des réalités urbaines et sociales particulières.

Un immeuble d'habitation dans la commune de Yopougon

Un immeuble d’habitation dans la commune de Yopougon

« Petit tour » de quelques quartiers d’Abidjan

Yopougon occupe dans la géographie et l’histoire urbaine abidjanaise une place particulière. Localisée à l’ouest de la baie du Banco, la commune apparaît comme un quartier isolé, éloigné et en même temps porte d’entrée de l’agglomération : l’autoroute y débouche, ainsi que les principaux axes routiers qui mettent en relation la métropole ivoirienne avec les régions ouest et nord du pays, ainsi qu’avec les pays enclavés de la boucle du Niger, Mali et Burkina Faso qui dépendaient essentiellement (avant 2002) de son port. Cette commune demeure actuellement en marge des  zones urbaines à développer au cœur de la capitale. C’est le plus grand quartier d’Abidjan (en superficie) et abrite une importante partie de la population abidjanaise. Dans ce quartier, « on ne dort pas », comme en témoignent les habitants, c’est le quartier de la joie. On y trouve des «  maquis » , des boites de nuit…ouverts 24h/24 et 7j/7. C’est une commune réputée pour son ambiance festive. L’action de la bande dessinée « Aya de Yopougon » se déroule dans ce quartier et illustre exactement les faits sociaux vécus quotidiennement dans celui-ci.

Exemple de Maquis dans la commune de Yopougon

Exemple de Maquis dans la commune de Yopougon

Des commerces "informels" qui bordent les rues

Des commerces « informels » qui bordent les rues

Des bâtiments inachevés cependant habités confèrent à Abidjan un aspect de ville en chantier

Des bâtiments inachevés cependant habités confèrent à Abidjan un aspect de ville en chantier

Yopougon est également une commune qui a sévèrement souffert de la guerre qu’a connue la Côte d’Ivoire. Lieu de combats intenses « le dernier bastion » comme on l’appelait, les populations en sont restées traumatisées et tentent de retrouver cette image joyeuse de leur quartier. Dans ce contexte post-crise qui touche la Côte d’Ivoire, Yopougon compte parmi les communes qui semblent être oubliées dans les programmes des réaménagements urbains élaborés par l’État ivoirien. La commune s’accroit démographiquement face à l’insuffisance des infrastructures publics  et des logements. Une forte pénurie de logements bat son plein dans cette commune depuis plusieurs années favorisant ainsi la multiplication des bidonvilles et la disparition des espaces verts. La société immobilière sociale étatique (SICOGI) très active dans cette commune aux lendemains des indépendances (après 1960) en a fait une cité comptant majoritairement des habitats sociaux. Cependant, la situation actuelle de la commune montre un désengagement de L’État et de la municipalité vis à vis de son urbanisation efficient. Avec l’expansion de la précarité des logements et des espaces publics dans ce quartier, il devient donc difficile de différencier un « bidonville », d’un quartier « populaire » ou quartier social.

un aspect très populaire de la ville que j'apprécie fortement dans la commune de Yopougon

un aspect très populaire de la ville que j’apprécie fortement dans la commune de Yopougon

Le quartier du Plateau, ou encore appelé « petit Manhattan », réputé pour être la cité financière et administrative, abrite dans ses hautes tours, les hautes institutions gouvernementales et du secteur privé. Sa situation géographique et son architecture rappelle celle de la ville de Manhattan aux USA. C’est un quartier d’affaire conçu sous l’ère coloniale pour abriter toute l’administration de la colonie. Elle est bordée par la Lagune Ebrié  et reliée aux autres quartiers par le biais d’importantes infrastructures routières telles que des ponts. A l’image de « Paris la Défense », la commune du Plateau est l’un des quartiers où le coût du foncier est largement au dessus du coût moyen de vie de la population ivoirienne. Ainsi, seuls des expatriés occidentaux ou encore les riches familles du pays peuvent s’y offrir des appartements luxueux avec des vues panoramiques sur la lagune Ebrié.

Les immeubles abritant des banques africaines

Les immeubles abritant des banques africaines

L'immeuble "la Pyramide" construite à l'époque coloniale

L’immeuble « la Pyramide » construite à l’époque coloniale

Malgré, la décision prise en 1983 par le premier président de la Côte d’Ivoire, de transférer la capitale dans la ville de Yamoussoukro pour déconcentrer Abidjan, le palais présidentiel, l’Assemblée Nationale, le Palais de justice, la cour suprême, l’État Major, l’Hôtel de ville, les Ministères de L’État… sont encore établis dans la commune du Plateau.

Un tour de bureaux où siègent les Ministères Étatiques

Un tour de bureaux où siègent les Ministères Étatiques

La commune grouille de monde (piétons et automobilistes) le jour et est également le siège de multiples institutions internationales telles que les ambassades de plusieurs pays, les banques internationales, les structures privées étrangères  etc. Physiquement, c’est un quartier qui a subit un zoning en son sein et qui date de la période coloniale : le secteur administratif à l’ouest, le secteur des banques au centre, le secteur du commerce plus au sud, le secteur résidentiel au nord-est et le secteur du rail et les camps militaires au nord-ouest. Ce quartier constitue le cœur de la capitale ivoirienne (siège du district d’Abidjan) et l’État ne néglige rien pour y attirer les investisseurs étrangers.

Une ambiance nocturne adoucissante qu'il est possible de contempler en observant la commune du Plateau Photo emprunté à Romain Lechiffart

Une ambiance nocturne adoucissante qu’il est possible de contempler en observant la commune du Plateau
Photo empruntée à Romain Lechiffart

La cathédrale Saint Paul du Plateau, un emblème religieux de la ville

La cathédrale Saint Paul du Plateau, un emblème religieux de la ville

Adjamé qui semble être une petite commune dont la superficie concentre en son sein une part très importante de l’économie ivoirienne. C’est un immense « centre commercial à ciel ouvert ». On y retrouve le plus grand marché de la ville avec une pluralité de produits à des prix imbattables. Malheureusement, la commune connaît de très graves problèmes d’insalubrité. Les pratiques sociales montrent que les usagers de ce quartier ne sont pas sensibilisés aux notions de propreté et d’hygiène publique. Son aspect très cosmopolite justifie cette diversité de pratiques sociales dont la commune essuie les conséquences aujourd’hui.

Les routes sont toujours des lieux conflictuels entre les piétons et les automobilistes

Les routes sont toujours des lieux conflictuels entre les piétons et les automobilistes

Réputé pour ces nombreux pickpockets, il est conseillé de tenter de se fondre dans la masse quand on décide de s’y aventurer. On y trouve de tout car il est le siège d’un des plus grand marché en gros de la sous région ouest africaine. Généralement, les commerçants s’expriment en « Dioula » et sont parfois des illettrés. Il n’y a pas de règles d’urbanisme dans cette commune ou du moins s’il y en a, alors elles ne sont pas respectées. Le manque d’action d’entretien des espaces publics dans cette commune laisse croire qu’il n’y a pas d’autorité municipale pour sa gestion urbaine. C’est cependant le même constat dans d’autres communes de la ville. Il semble que les mairies ne soient actives que dans la vente des terrains et les démarches administratives, mais l’aspect urbain est du ressort du Ministère de l’Urbanisme. Il n’y a donc aucun service d’urbanisme local au sein des mairies pour la gestion interne des communes. Cela explique ce débordement des pratiques sociales urbaines et l’incapacité du ministère à pouvoir contrôler toutes les zones d’Abidjan.

Le quartier d'Adjamé est celui où les commerces informels sont les activités majeures de la population

Le quartier d’Adjamé est celui où les commerces informels sont les activités majeures de la population

Le quartier Williamsville sis dans la commune d'Adjamé (immeuble d'habitations délabrés et des usages détournées dans l'espace public)

Le quartier Williamsville sis dans la commune d’Adjamé (immeuble d’habitations délabrés et des usages détournées dans l’espace public)

Le marché d'Adjamé appelé le "Forum" est le centre commercial à ciel ouvert de la ville d'Abidjan

Le marché d’Adjamé appelé le « Forum » est le centre commercial à ciel ouvert de la ville d’Abidjan

On en vient à remettre en cause la politique de gestion urbaine mis au point par l’État ivoirien à Abidjan.

La commune de Cocody est représentée comme étant l’une des communes aisées de la ville d’Abidjan. Elle compte des ménages dont les revenus sont assez élevés et d’importantes infrastructures publiques. Elle semble assez développée physiquement comparée à d’autres communes de la ville. Tout le monde souhaiterait pouvoir y vivre un jour car c’est le quartier de référence du fait de sa population majoritairement bourgeoise. Le cadre de vie est respectueux de ces habitants. Au regard de son aspect social très influent, l’État s’investit à améliorer de plus en plus l’aménagement de ce quartier au détriment des autres communes. Cette politique partiale de développement crée des déséquilibres spatiaux  dans la ville avec les riches d’une part et les pauvres d’autre part. La résidence présidentielle se situe dans cette commune ainsi que la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) et d’autres institutions nationales et internationales. Connu également pour être l’un des lieux de « repère » des expatriés occidentaux, le quartier de Cocody abrite la plus grande tour d’Abidjan qui est en fait un complexe hôtelier de luxe appelé « Hôtel Ivoire » ou encore « Sofitel » (Voir Photo plus bas). Ce bâtiment a l’allure d’un phare est un point de repère physique vertical qui domine toute la ville.

Les commerces du quartier aisé de Cocody installés dans de grandes vitrines

Les commerces du quartier aisé de Cocody installés dans de grandes vitrines

Une résidence d'habitation de familles aisées à Cocody. La construction a été élaborée par une société de logements sociaux.

Une résidence d’habitation de familles aisées à Cocody. La construction a été élaborée par une société de logements sociaux.

Quant à la commune de Treichville qui est la zone industrielle de la ville. On y trouve le port Autonome d’Abidjan, l’un des plus grands ports de l’Afrique de l’Ouest très actif dans l’économie du pays. Ce quartier ethniquement varié est un vrai centre attractif avec un grand bâtiment conçu pour accueillir toutes les activités culturelles de la capitale (le palais de la Culture de Treichville). Un bâtiment d’une architecture innovante et contemporaine très apprécié de la population.

Le palais de la culture de Treichville, une icône architecturale et musicale

Le palais de la culture de Treichville, une icône architecturale et musicale

L'aspect industriel de la ville d'Abidjan, le port autonome de la commune de Treichville en effervescence

L’aspect industriel de la ville d’Abidjan, le port autonome de la commune de Treichville en effervescence

Ce petit voyage à Abidjan reste très édifiant et enrichissant dans le sens où il a suscité beaucoup d’interrogations tant du point de vue de la gestion urbaine de la ville et de sa planification ainsi que les pratiques sociales urbaines d’une population très riche culturellement. Ces quelques mots ne suffiraient pas à donner un aperçu total de la ville mais une première approche du quotidien de la population abidjannaise et de leur environnement. Ma ville, Abidjan, c’est le lieu où il est possible de voir cohabiter une diversité architecturale propre à chaque niveau social, et diverses identités culturelles.

Afin de poursuivre la visite guidée d’Abidjan, je vous conseille de suivre ce lien « https://www.youtube.com/watch?v=vHpqw0kvkHQ » qui propose une ballade au cœur de la capitale ivoirienne en « Gopro ».

Le sanctuaire Marial de la communauté catholique édifié dans la commune de Attécoubé

Le sanctuaire Marial de la communauté catholique édifié dans la commune de Attécoubé

L'hôtel Ivoire qui est le point culminant de la ville construit dans la commune de Cocody appelé aussi la "Tour Montparnasse"

L’hôtel Ivoire qui est le point culminant de la ville construit dans la commune de Cocody appelé aussi la « Tour Montparnasse »

Les copieux repas locaux (la semoule de manioc "Attiéké", la banane plantain mûre frit "Alloco" )

Les copieux repas locaux (la semoule de manioc « Attiéké », la banane plantain mûre frit « Alloco » ) accompagnés de poissons « braisés » et de légumes frais

GROH Annick

Voyage réalisé du 01 au 22 Février 2016

Bibliographie:

La ville ouest-africaine. Modèles de planification de l’espace urbain écrit par Gérôme Chênal parut aux éditions Métis Presses (16 février 2013)

Abidjan « Côté Cours »: pour comprendre la question de l’habitat
écrit par Philippe Antoine, Alain Dubresson, Annie Manou-Savina
parut aux éditions KARTHALA en 1987

-https://fr.wikipedia.org/wiki/Yopougon

-https://www.facebook.com/287750344684263/photos/ms.c.eJwlkFmWRTEIAneUIziA~_99Ye1~;~;Ei2LGNgW5c1g4oFgZXQRUeq5IFImxJ3tzYdApzTMKcxtXtI9UU6gms0PAkloO0eDt6kjuCcVxv4zUnsAFeJjMJpizZbFjC~_wkerWrsbPl8S9ednhE7sxNAPacfyuRub5nKhxnNv4usHkZKseeuv2uTrApl~;2XvVFoeNkDpm4~_aDwVfn9xnXDJrkc6Dt66l6bmeF66z5Ku07Wmj~_D8UP~;.bps./811957278930231/?type=1&theater

 – Magali Uhl, résumé de « Villes » in Revue Prétentaine n°16/17, Hiver 2003-2004

Revue Urbanisme n°111-115