« L’âme de Porto est cette respiration éphémère, une sorte d’absence qui est brume le matin et le soir silence »

« Pour visiter Porto, pour rencontrer Porto, il suffit de retrouver le bon plaisir du jeu de piste et, d’indice en indice – d’image en image – reconstituer ainsi les parcours qui furent les nôtres. Le lecteur flâneur reconnaîtra les couleurs et les saveurs qui me font, passionnément, aimer Porto. Ce Porto qui demande, pour livrer ses lumières et découvrir ses ombres, qu’on s’abandonne un peu au temps, avec une patiente attention, et ce qu’il faut d’imagination pour effleurer la réalité. »

En se situant au nord du Portugal, sur la façade atlantique, Porto grandit en éventail entre le Douro et la mer, englobant le faubourg résidentiel occidental de Foz, avec ses plages. Porto reste une ville très commerçante. Son activité intense (textile, chaussures, bois et liège, industrie alimentaire, produits métalliques etc) prend corps dans sa structure ancienne et s’étend largement aux faubourgs où pullulent de nombreuses entreprises. Depuis des années, Porto garde une image de la ville pittoresque et poétique en attirant les visiteurs et habitants à son cœur historique qui est classé au patrimoine de l’UNESCO. En même temps la ville attire des grands architectes les plus célèbres du Portugal comme Siza et Souto de Moura et  de grands architectes contemporains tels que Rem Koolhaas par la réalisation de la Casa da Musica à l’occasion de l’événement « Porto, Capitale Européenne de la Culture » en 2001. Ils ont ouvert la nouvelle page de l’architecture de la ville.

Phénomène en architecture – « Ecole de Porto ». ÁLVARO SIZA VIEIRA, comme un des référents les plus remarquables

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Porto est une ville mystérieuse et contradictoire, il y a toujours l’impression qu’elle est loin de tout, au bout du monde, le point final de l’Europe. La ville est très belle par son architecture et son histoire particulière. Mais ce n’est pas la ville où on aime rester pour longtemps par contre on souhaite toujours la photographier ou la dessiner. Pour comprendre mieux l’image de Porto actuelle on a décidé de se renseigner plus sur le phénomène de l’école de Porto et de suivre des traces représentées par des bâtiments d’Alvaro Siza à Porto.

Quand on parle de l’école de Porto en tant que phénomène : une masse d’idées et de références durant un demi-siècle. On ne définit non pas une « école » dans le sens courant de « tendance », c’est-à-dire les méthodes et son approche, mais en prenant en compte plutôt une période et des architectes. Cette tendance a apparu après des années 60-70 avec le changement politique et une vaste demande de constructions de logements et d’équipements. Pour parler de l’école dans ces termes, il faut comprendre l’effet particulier dans les moyens expressifs ainsi que l’appel à la tradition moderniste sous l’étiquette «Ecole de Porto» qui était présent dans les travaux d’architectes portugais. L’image externe de la singularité de l’architecture de Porto s’est renforcée par la reconnaissance internationale des travaux d’Alvaro Siza. Le parcours de Siza n’a jamais été prévisible, sa créativité se traduit par des surprises successives. En réalité, Siza n’a jamais donné le confort d’un langage stable pendant les années 60 ni après. Il se considérait comme un auteur de la période qui s’ouvre après la génération des maitres. De plus en plus Siza rentre à l’intérieur d’un éclectisme moderniste, dans une tradition restrictive dans le temps et dans l’espace géoculturel. Alvaro Siza était un référent remarquable de sa génération et des suivantes. C’est lui qui a conditionné les sources culturelles de la production de la plupart partie des architectes qu’on rassemble d’habitude sous l’étiquette «Porto ».

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Alvaro Siza occupe depuis trente ans une position très particulière au sein de l’école de Porto. La grande connaissance de l’histoire de l’architecture lui permet de trouver en elle de nouveaux matériaux qui deviennent tout de suite des modèles. Il élargit cette matière à des champs très vastes, dont les origines sont très personnelles et même anti didactiques. Cette liberté, la pertinence des analyses, sa vision exceptionnelle font que ses constructions sont différentes les unes des autres.

C’est vraiment le caractère presque alchimique de ces édifices qui contribue à rendre l’architecture d’Alvaro Siza indescriptible mais aussi intransmissible dans son essence, l’architecture de Siza s’impose comme une référence bien au-delà du contexte de Porto.

Piscine à Leça da Palmeira, 1966

Notre parcours à travers des édifices de Porto a commencé par la piscine à Leça da Palmeira d’Alvaro Siza , un de ses chef-d’œuvres  par la cohérence des formes, des matériaux et de l’espace.

En s’ouvrant vers l’océan Atlantique, La Piscine  se situe entre la ligne d’eau  et la route de côte d’Avenida da Liberdade. Toute la composition et volumétrie du bâtiment est fait pour créer une vue magnifique vers  l’Océan de la côte. Pour accéder à l’entrée qui donne l’impression d’être caché de l’œil curieux des passants, il faut passer une rampe à la pente douce qui est parallèle à la route d’Avenida da Liberdade.

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Après avoir passé à travers ses longs couloirs, partiellement blindés par les cloisons de l’armoire, un chemin le long d’un mur élevé ramène à la lumière de l’Atlantique, mais l’eau reste encore cachée de la vue. Un jeu subtil sur les sens, cet élément semble trancher le paysage en deux, laissant seulement le ciel visible au-dessus et au-delà sonore de la mer. La composition de ces éléments que la construction correcte est entendue que dans la perspective des piscines, car de la route, ils apparaissent comme une figure abstraite, une série de sculptures dans le paysage.

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En se baladant sur le terrain de la piscine on a pu observer toute la diversité des matériaux présentés dans cet édifice assez sobre et discret. Le toit et les murs des espaces intérieurs sont faits du bois et l’étanchement est garanti par la couverture métallique du toit. Tous les éléments essentiels comme murs extérieures, l’escalier, la rampe sont construits du béton. L’intervention architecturale du béton dans le site roché est sensible et harmonique. En utilisant la mise en forme existante des roches les murs en béton sont insérés dedans pour retenir de l’eau de la même piscine. Quand on voit la piscine la première fois il n’y a pas de l’impression de l’architecture lourde et lâche par contre tout semble naturel. Loin du front eau  un seul mur en béton pointille un arc entre les roches pour créer la piscine des enfants. Un autre mur se trouve sur l’angle pointu vers la route et forme l’endroit protégé du café de la piscine avec une belle vue vers l’océan, c’était l’endroit où on a passé notre temps en admirant comment l’architecture peut s’émergera dans la nature.

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Mais en même temps les couches on avait l’impression que des murs du béton encastrés dans les masses des roches créent une image de la forteresse qui capte des vents forts et  des vagues rudes de l’Atlantique.

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On ne pouvait pas partir depuis longtemps de cette merveille de la fantaisie. On est tombé dans un piège de la tranquillité de l’océan, on s’est dispersé à la musique des vagues et aux caresses de la brise. Une sensation forte de la paix restait toujours avec nous pendant tout le chemin de retour.

Casa de musica, OMA

Casa de musica était notre point d’attraction dès le début de notre voyage à Porto.  Ce bâtiment exceptionnel a apparu grâce à l’évènement en 1999, quand on a annoncé que Porto et Rotterdam serait nommé en tant que Capitale européenne de la culture en 2001. En vue de ce grand événement, un concours a été organisé entre 5 renommés études privés à construire un bâtiment de la culture, dans un quartier caractéristique de la ville. Une conception portugaise un bâtiment pour la ville néerlandaise, tandis qu’un architecte néerlandais travaillant dans la ville du Portugal. Ainsi, Alvaro Siza a été chargé de travailler sur le sol néerlandais, tandis que le vainqueur de Porto a été reconnu et controversées architecte Rem Koolhaas.
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On a trouvé vite ce projet qui est situé dans un quartier animé de la ville. Dans un coin encadrée par deux rues principales et Boavista rond-point sur son petit côté, avec une place circulaire qui couronne. Cet endroit est le lien entre la ville historique et un quartier de travailleurs. Grâce à cet emplacement, et couplé avec l’ampleur du projet, il doit répondre non seulement la forme architecturale et de la fonction, mais aussi à l’échelle urbaine.

Quand on est venu à la Casa de musica on était invité  de suivre le guide qui nous a raconté la conception, les particularités et secrets du bâtiment. Le processus de conception de ce bâtiment est unique et non conventionnelles. L’idée est venue à l’origine pour un autre but: à l’occasion de répondre aux besoins d’un client particulier, l’OMA a conçu une maison avec un concept trèsradicale. Cette maison a été conçue comme une série d’espaces ouverts encore isolés, pour chaque membre de la famille. Les espaces sont communiqués visuellement à partir de certains points, mais seulement trouver de remise en forme dans un grand espace central conçu comme un grand tunnel.

Manque juste deux semaines pour fermer, Koolhaas s’est rendu compte que l’utilisation des mêmes concepts que pour cette maison, pourrait répondre aux exigences fixées pour le concours de Porto.

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La première idée était grande à la Casa de musica devrait se comporter pas comme un objet mais comme un organisme vivant dans la ville. Toujours ouvert au public, et pas seulement à cause de spectacles, ouvert sporadique.

Comme on a compris l’architecte voulait mettre en valeur une plus grande connexion entre le public et l’artiste, briser les barrières qui sont souvent générés et séparés les uns des autres. Mettre fin à ce mythe et d’établir une relation plus étroite entre les deux.

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Avec cette grande «boîte à chaussures» entièrement transformée, Koolhaas cru de générer la continuité et la crise aspirait à atteindre. Un lourd et contondant, il était le symbole du dialogue entre l’ancien et le nouveau, entre public et artistes, entre deux modèles de différentes villes.

Et pour obtenir un impact encore plus grand, cette intervention ne reposait pas sur les vestiges de la cité oubliée, mais aussi réinventer et de restructurer l’utilisation des terres, ce qui contribue encore une fois à la ville où il a été submergé.

On a passé une heure en se baladant à l’intérieur et l’extérieur, on a vu tous les espaces cachés et ouverts  au public. Et tu comprends tout de suite une grande contribution de la Casa da Musica c’est la relation innovante qui se pose entre l’intérieur et l’extérieur. Bien que ce volume soit assez fermé, l’intention est qu’il raconte avec le plus grand possible grâce à la vision extérieure. Ainsi, invite les visiteurs à toujours être en rapport avec l’environnement et le contexte, et peuvent voir la ville et même le ciel et la mer.

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La façon particulière le travail se fait au début de la définition des deux plus grands auditoriums. Bien que l’architecte ne voulait pas la même morphologie que les cases traditionnelles ont rectangulaires, après des consultations avec des spécialistes et de mener diverses études, acoustiquement conclu que c’était la meilleure résolution. Organisé ces deux parties étant sous forme moulée a été d’adopter le reste du programme.

Au cours de ce processus de conception, d’autres espaces ont été créés ou contractés à partir du résultat de la morphologie étrange. Chacun de ces espaces «surplus» a été attribué un rôle, et ils servent tous comme une fonction secondaire des auditoriums. C’est pourquoi il y a un restaurant avec terrasse, un bar, des salles de répétition, studios d’enregistrement, salle multimédia, et plus encore.

En revanche d’un centre culturel de ce type, dans le travail de Koolhaas, nous avons pu voir dans le premier cas, il n’y a pas de foyer ou l’espace lobby. Au lieu de cela, nous voyons une succession d’espaces qui traversent les domaines fonctionnels ou encore muter et devenir une partie d’entre eux. La route est incertaine et imprécise. Avec les cages d’escalier qui apparaissent de nulle part et se perdre dans ce qui semble être un autre espace complètement différent, les couloirs aux murs angulaires cette fin dans la direction opposée, tunnels étroits avec des rampes qui montent dans l’inconnu, etc. Invités à visiter le bâtiment cesse d’être surpris et de s’attendre à l’inattendu.

Non seulement le bâtiment a une forme de losange moins étrange, mais l’architecte était également responsable de la place sèche qui a des supports des caractéristiques similaires. Jouer avec la topographie et la création d’une série de bas-reliefs, utilise la partie inférieure du terrain occupé par le diamant musicale, et collabore avec l’espace public. Ainsi, la communion avec le concept selon lequel une institution culturelle ne doit pas seulement servir une partie de la population, car une importante minorité est que vous pouvez accéder à l’intérieur souvent.

Les matériaux que Koolhas a utilisé à l’extérieur et surtout à l’intérieur nous ont étonné le plus. Les espaces l’intérieur se fondent sur diverses couleurs et textures. Chaque espace est défini de façon unique, avec des détails en particulier dans son achèvement. Variété de couleurs, l’équilibre entre la lumière naturelle et artificielle, des mosaïques originales, des meubles et le Portugal sont caractéristiques de la scène que l’on retrouve à l’intérieur.

Une autre grande caractéristique est que les deux côtés sont auditoires partie vitrées, le retour des résultats de la relation directe entre le public et l’artiste, et aussi profiter de la lumière naturelle et de voir la ville de l’intérieur de la pièce. Mais cette décision n’a pas été facile, parce que le verre n’est pas un bon matériau pour l’acoustique d’une salle de cette taille. C’est pourquoi ils ont adopté l’utilisation de verre ondulé, favorisant ainsi la réflexion du son sans perte.

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Après cette première visite à Casa de musica on y venait presque chaque soir pour travailler là-bas en s’inspirant de l’ambiance particulier et artistique. On a eu même l’occasion de visiter l’une des salles de concert grâce au concert qui passait l’un des jours de notre voyage de Porto.

Lilit Sarkisian

voyage du 19/04/15 au 24/04/15

bibliographie:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Porto

Opus Incertum, « Architecture à Porto« , Pierre Mardaga éditeur

CAUE du Rhône, « Alvaro Siza Vieira », publication réalisée à l’occasion de l’exposition Alvaro Siza Vieira du 18 novembre à 21 décembre 1996

Toto Shuppan, « Alvaro Siza », publié en Japon le 15 juin 2007

https://fr.wikipedia.org/wiki/Casa_da_Musica