4ème étape du Road trip USA : Chicago

Après s’être littéralement allonger pendant 17h dans le train le pays du Nord au Sud depuis Washington. Nous voilà arrivés dans la ville berceau des grattes-ciel : Chicago. Située sur rive Ouest du Lac Michigan, la ville est tout particulièrement dense du fait de la concentration forte de tours qui composent sont extraordinaire skyline.

Comment parler de Chicago autrement que par ses buildings, tous plus hauts les uns que les autres, qui composent la fabuleuse skyline de cette ville bordant le lac Michigan. A l’image des villes américaines, elle se compose d’une grille plaquée sur un territoire, mais elle a comme particularité de s’étaler de manière extraordinaire le long du lac, suivant l’axe Nord-Sud.

Cet étalement n’est pas la seule particularité de la ville, comme toutes villes américaines elle suit le schéma concentrique allant du CBD et ses gratte-ciels au centre, jusqu’à sa dernière couronne extérieure extrêmement pauvre. Cependant, ici le CBD est tout particulièrement dense, on croirait déambuler entre une forêt primaire d’arbres centenaires. En effet, la ville est le berceau des buildings comme on les connaît aujourd’hui : des hautes tours toujours à la recherche du record de hauteur.

Skyline de la ville depuis le Sud

Skyline de la ville depuis le Sud

Après le grand incendie de 1871 qui a réduit plus 18 000 bâtiments (construit majoritairement en bois), la ville s’est donc reconstruite en employant comme nouveau matériaux la fonte et l’acier : ce qui a permis de démultiplier les capacités des structures.

C’est en 1969, que l’entreprise Sears Roebuck Company, société de plus de 350 000 employés (plus grande compagnie au monde à l’époque), décida de construire un nouveau siège social. La société demanda donc aux architectes Skidmore, Owings et Merill de construire LE plus grand immeuble de bureaux du monde.

Pied de la tour

Pied de la tour

Débuté en 1970, le bâtiment mettra plus de 3 ans à être construit. Une fois achevée, cette tour devient la plus haute tour du contient américain et restera la plus haute tour de monde pendant un long moment.

En 1988, les bureaux de la Société déménagent, véritable emblème et repère de la ville la tour gardera le nom de Sears Tower. Malgré un changement de nom officiel en 2009 : Willis Tower, le nom de Sears Tower est encore présent sur toutes les bouches des habitants de la ville, voir de l’état de l’Illinois.

Grâce à un énorme investissement en 2009, l’expérience « Skydeck » offre une toute nouvelle façon de panorama. Perché au 103ème étage, le visiteur peut alors se sentir tel un oiseau suspendu au dessus du vide, une boîte de verre vient s’extruder du corps principal de la tour pour amener le visiteur à regarder ses pieds et la rue 413m plus bas. Véritable expérience unique à couper le souffle !

Vue depuis l'une des boîtes de verre extrudées de la tour

Vue depuis l’une des boîtes de verre extrudées de la tour

La tour reprend le plan carré à 9 cases, rendu célèbre par le grand architecte du 16ème siècle : Palladio. La volumétrie quant à elle se décompose telle 9 cigarettes que l’on a plus ou moins décalées pour obtenir ce jeu de volumes s’arrêtant plus ou moins haut et laissant le carré central prendre toute sa force en allant chercher le point le plus haut (image utilisée dans la vidéo de présentation diffusé dans l’expérience Skydeck).

Chaque étage offre un plan totalement libre sur la base d’un carré de 23m de côté ce qui confère à cette tour une immense flexibilité d’usage. Dès le hall d’entrée on sens que l’on n’est pas dans un bâtiment banal, ici tout est fait pour marquer la démesure : les murs du hall d’entrée sont recouverts de travertin, le sol quant à lui est en granit poli. Dans le long périple qui nous amène au 103ème étage, nous déambulons autour de maquettes de bâtiments internationaux tous plus petits que la tour. Diverses activités et autres jeux comparant la tour à des objets du quotidien nous démontrent encore à quel point cet édifice est unique et démesuré. En voici un petit aperçu : on a utilisé pour sa construction autant de béton que pour construire une autoroute de 8 voies sur plus de 8km. C’est plus de 2 000 personnes qui ont travaillé sur ce chantier.

Lors de la construction une différence de plus de 10°C était ressentie entre la base de la tour et le sommet.

La surface totale de plancher est de 4 200 000m2 ce qui équivaut à un champ de 42ha ou bien à 16 blocs de la grille urbaine de Chicago.

La tour compte pas moins de 40km de plomberie, 2400 km de câbles électriques, 128km de câbles d’ascenseurs et 145 000 lampes. Elle pèse 225 000 tonnes et a coûté 175 millions de dollars.

En somme, malgré une densité faramineuse d’immeubles de grandes hauteurs qui composent le centre ville de Chicago, la Sears Tower reste l’emblème de la ville. Elle est son élément phare, visible depuis des dizaines et des dizaines de kilomètres. Elle est un point de repère pour toute personne voulant circuler que cela soit dans la ville ou dans ses plus ou moins larges environs.

C’est bel et bien à son sommet « accessible » au public, qui n’est pas son véritable sommet matériel si on parle d’un point de vue purement de chiffres, que l’on se rencontre de l’échelle. Certes depuis en bas, nos cervicales sont mises à rudes épreuves pour ne serais-ce qu’apercevoir le bout visible depuis le plancher des vaches de cette tour gigantesque. Mais c’est bel et bien depuis le sommet que l’effet est le plus impressionnant. On domine littéralement cette espace de jungle urbaine, on se croirait comme dans un entre deux : entre ciel et canopée. On peut tout voir tout comprendre de l’urbanisme américain : la grille, les axes de circulations entre autoroutes et le fameux « the loop » (métro aérien entourant totalement le centre-ville) de Chicago, le développement urbain, les périphéries.

Perché tout la haut nous ne pouvons qu’admirer ce paysage grandiose.

CBD de la ville depuis le sommet de la tour

CBD de la ville depuis le sommet de la tour

C’est bel et bien là que l’on comprend la dimension réelle de la hauteur où l’on est : pour tout bon européen, l’église est un élément de repère urbain, ici elle n’est qu’engloutie par les immeubles environnants ne parlons même pas de la Sears Tower.

L’expérience « Skydeck » amène la cerise sur le gâteau. Le visiteur déjà totalement perdu du fait de la vue qu’offre les larges ouvertures se voit alors déboussolé par cette norme de ne pas voir sous ses pieds qui vole en éclat grâce à ce système de boîte totalement vitrée. On ne pourrait dire le nombre de visage crispée ou bien de visages figés sur l’horizon refusant ainsi de regarder si son lacets n’est pas défaits ; trop peur de voir si un taxi 103 étages plus bas ne se cacherait pas sous sa semelle tel un chewing-gum…

Quentin Guillemot

ROAD TRIP USA du 01/08/2015 au 05/09/2015

Références :

http://www.willistower.com le 23/11/2015

http://theskydeck.com le 23/11/2015

https://fr.wikipedia.org/wiki/Willis_Tower le 24/11/2015

http://www.chicagotribune.com/chi-0508290063aug29-story.html le 24/11/2015