habitations en bordure de la mer

Habitations en bordure de la mer

Un mois au pays de l’oncle Sam

Le soleil, les palmiers, les « stars »…

    En juin 2015, mon compagnon me propose de nous rendre aux USA, en Californie plus précisément à Los Angeles pour y passer les vacances d’été. Enfin, mon « rêve américain » qui se réalise. C’est l’occasion pour moi de découvrir ce continent aux multiples facettes. L’idée d’aventure m’a toujours passionné énormément. C’est avec enthousiasme que j’ai accueilli le projet de voyage. Cependant, je n’avais préparé aucun parcours, aucune liste de lieu emblématique à visiter par manque de temps. Alors, j’ai préféré me laisser surprendre naturellement par les « richesses » de ce continent.

       Depuis l’avion, on peut déjà apprécier l’étendue de la ville de Los Angeles. Elle se présente sous une forme tentaculaire. Je fus impressionnée par sa grandeur. Après 12h de vol, je gardais toujours « la pêche » tant j’avais hâte de fouler le sol américain. Première impression : « il fait chaud dis donc, on se croirait en Afrique ». La ville s’annonçait aux grandes couleurs et riches de brassage des cultures. C’est une ville moderne qui a conservé juste quelques recoins historiques.

Vue depuis le hublot sur les échangeurs et de LA

Vue depuis le hublot sur les échangeurs et de LA

       Los Angeles est également une ville de Génie civil. Cela se traduit par ses gigantesques infrastructures routières comportant 6 à 8 voies (freeways). Ses impressionnants échangeurs qui desservent la ville sont essentiellement construits en éléments préfabriqués et associés de façon harmonieuse. Tout me semblait être pensé de sorte à respecter le tissu urbain de la ville avec des zones plus denses que d’autres. « Les rampes courbes à large rayon de giration qui marquent l’intersection du Santa Monica et du San Diego freeways – le lieu où il m’est apparut immédiatement que le système de freeways de Los Angeles étaient l’une des grandes réalisations de l’humanité […]» selon Banham. Ces mots traduisent exactement mon ressenti lorsque j’empruntais ces grands axes routiers de la ville. Ces échangeurs sont des œuvres d’art ; que ce soit par leur tracé sur la carte ou par la façon dont on perçoit le découpage du ciel quand on se retrouve en face du monument.

        C’est tout une mise en scène qui anime le parcours de l’automobiliste. Après avoir récupéré la voiture de location, j’avais peur de conduire et de ne pas pouvoir gérer mon stress alors je remis les clés à mon copain. Lui n’était non plus n’était pas rassuré par toutes ces voies qui filaient dans tous les sens. En France, les sorties de périphérique se font généralement par la droite. Mais aux États-Unis, les sorties des voies rapides peuvent se faire également par la gauche. C’est à ce moment précis que le GPS de dernière génération (celui qui t’aide à présélectionner ta voie ensuite te montre une capture d’image avec le panneau indiquant la sortie à prendre) est primordial quand on ne connaît pas la ville.

        La ville abrite une architecture que nous pouvons qualifier de conventionnelle. Tel un artefact, Los Angeles multiplie des constructions qui intègrent topographie et splendeur architecturale. Les vues sont imprenables depuis toutes ces nombreuses concessions établies dans les collines. L’identité individuelle est assez présente dans ce contexte où la diversité des habitations crée un jeu de visuel animé en permanence.

       Comme pouvait le dire Reyner Banham dans son ouvrage intitulé Los Angeles (p. 11) : « A Los Angeles, le design, l’architecture et l’urbanisme parlent tous la langue du mouvement ». Je fis le même constat lors de mon séjour. C’est une ville toujours en mouvement de part son choix architectural, son tissu urbain, sa pluralité culturelle etc. Et cela l’emporte sur la monumentalité. On pourrait croire que c’est une ville où règne l’artifice, « le bling-bling », mais de mon point de vue Los Angeles a tiré partie de son statut de « ville star » pour dévoiler son histoire et révéler son identité architecturale qui est respectueuse du paysage naturel environnant.

     Si nous prenons la peine de parcourir l’histoire de cette ville, il est évident qu’aucune autre ville ne réunit à la fois autant d’aspects tels que la géographie, le climat, la démographie, une technologie bien développée et une culture diversifiée et riche ainsi qu’une économie stable.

    A L.A, les relations humaines privilégient l’hospitalité, la solidarité et l’intégration envers les populations étrangères. Mais comme dans toutes les villes, il existe des zones sensibles ou à risques.

        En plus de ces nombreux aspects, Los Angeles regorge de très belles plages qui offrent des jetées stupéfiantes sur la l’océan pacifique. De Malibu à Long Beach c’est une plage de sable blanc qui s’étend sur toute la côte ouest de la ville et ouverte au public. Il semblerait que Los Angeles demeure l’une des plus grandes villes côtières du monde aux cotés de Rio de Janeiro au Brésil et de Perth en Australie. Toutes les plages de cette ville sont des lieux où sont aménagés des espaces de remise en forme (terrain de basketball, de musculation…), des pistes cyclables, des espaces de loisirs (skate-park…), des résidences privées et des commerces. Sans doute pour des raisons physiologiques car le culte du corps est de toute évidence une tradition enracinée dans la psychologie des habitants de la Californie du Sud.

     Culturellement, il semblerait que les plages représenteraient à bien des égards, un rejet symbolique des valeurs de la société de consommation. Elles seraient le lieu où l’homme peut se contenter de ce qu’il porte sur lui d’ordinaire c’est à dire un short de plage et des lunettes de soleil. A la plage, tout le monde se retrouve sur le même pied d’égalité même si certains s’approprient des « parcelles de plage » et les considèrent comme leur « propriété privée ». Cependant, toute personne munie d’un maillot de bain peut se rendre sur toutes les plages sans encombre y compris les plages privées. La vie de Los Angeles tourne autour de la plage.

      Plus au Sud, l’enfilade des cités du surf est brusquement interrompu par la chaîne des montagnes de Palos Verdes, un promontoire massif couronné de banlieues résidentielles très fermées et couvert de bois artificiels. Sur cette côte spectaculaire, on trouve quelques plages comme Luanda et une icône de l’architecture organique. Les conditions géographiques de la ville nous laissent croire que de multiples transformations naturelles géologiques ont permis à certaines régions d’émerger de l’océan. C’est sans doute le cas des collines de Palos Verdes où les falaises ont gardé des différentes marques des niveaux successifs de la mer. Après constat, je l’ai qualifié de quartier le plus vert de Los Angeles.

      Un site naturel où l’architecture est en étroite symbiose avec l’environnement. C’est le cas de la Wayfarers Chapel aussi connu sous le nom de « l’église de verre » conçu par l’architecte Lloyd Wright (fils de Franck Lloyd Wright) dans les années 1940 et construit en 1951. C’est un bâtiment religieux qui allie modernité et authenticité architectural par son parti pris qui est la transparence. L’architecte a énormément tiré partie des offrandes du site pour concevoir son architecture. Avant le début de la conception du projet, il avait visité un bosquet de séquoias en Californie du Nord et avait été profondément influencé par la sensation des arbres massifs et de couvert végétal. C’est ainsi qu’il fit le choix d’utiliser des matériaux dits organiques tels que le bois et le verre. Le projet était de concevoir un lieu spirituel où les croyants de toute religion pourraient venir se recueillir en pleine nature.

     Du haut de la falaise, l’église offre des vues impressionnantes sur l’océan pacifique ainsi que sur l’ensemble du paysage. Principalement construite en verre, la Wayfarers comporte des formes géométriques simples et intègre la nature environnante. Sa situation géographique originale fait d’elle le lieu le plus convoité pour des mariages, baptêmes ou autres cérémonies religieuses. C’est l’un des principaux exemples emblématiques de l’architecture organique. A la découverte de l’église, je me suis laissée transporter par la beauté des espaces. Tout a été pensé pour offrir un cadre de méditation et de repos au visiteur. On s’y sent agréablement bien, comme coupé du monde, loin des parasites sonores de la ville des gratte-ciels et industries polluantes. Dans ce lieu, le temps semble s’être arrêté, juste pour nous laisser profiter du ciel, de l’eau, des plantes, des falaises le tout recouvert d’un léger vent et de ce doux bruit des vagues buttant contre les rochers. C’est à mon goût, la meilleure visite de toutes mes vacances. Depuis le côté est des montagnes de Palos Verdes, on peut apercevoir au loin, par delà San Pedro, les quais et les bassins du port.

vue de la résidence où nous avons séjourné

vue de la résidence où nous avons séjourné

     A Los Angeles, l’architecture moderne paraît être un atout précieux ; du fait que la différence entre l’intérieur et l’extérieur ne semble pas être aussi précise et défensive comme c’est le cas en Europe et dans d’autres régions des USA. Selon l’histoire de la ville, les traditions héritées de l’époque des ranches encourageaient une tendance à « vivre dehors » pour parler par superlatifs. Ces anciennes coutumes californiennes illustrent bien l’architecture des maisons de Los Angeles par l’absence de distinctions entre l’intérieur et l’extérieur. Les espaces sont constamment en communication du fait de la fluidité entre le dedans et le dehors.

Nous étions logés dans un premier appartement à proximité de Hollywood boulevard dans un quartier où la population est majoritairement mexicaine. Les maisons étaient du style  de l’architecture néocoloniale espagnole (villas) avec ce principe de villa basse ou d’un étage maximum entourée d’une cour parfois fermée ou ouverte. Les relations entre le voisinage sont assez vivantes que ce soit pour négocier une place de stationnement ou pour demander des renseignements. Le système de parking partagé au sein des résidences privées, où le nombre d’emplacement pour la voiture est inférieur au nombre de logements, rend l’usage de la voiture un peu complexe. Cependant, dès le matin, les échanges entre les voisins commencent pour faciliter les entrées et les sorties des véhicules. L’organisation spatiale crée un mode de vie qui encourage des communications ou échanges fréquents entre voisins d’une même résidence.

       La ville a un aspect que je pourrais qualifier de « magique » à l’image des sites tels que Disneyland Paris ou en encore Las Vegas… Le Hollywood boulevard qui traverse la ville d’Est en Ouest est l’une des percées les plus importantes dans l’histoire de l’urbanisation de Los Angeles. C’est en même temps le boulevard des « stars » venant de tous les pays. Il concentre à la fois le Walk of fame avec les fameuses étoiles des vedettes, le Graumn’s Chinese theatre (le théâtre chinois) et le Hollywood and Highland Center où sont remis chaque année les oscars du cinéma.

       C’est aussi le boulevard qui ne dort jamais. La première fois que mon copain me fit découvrir le boulevard, «  j’en ai pris plein la vue ». Les animations n’en manquent pas, l’endroit est bondé de monde. Il y a de la couleur, de la lumière, de la musique, des personnes déguisées, des voitures de luxe « Oh ! Regarde ! Il y a l’étoile de Mickael Jackson ! vite une photo s’il te plait ». Tu ne peux pas arriver à L.A sans faire un tour à Hollywood Boulevard. De plus, il est possible d’y apercevoir, l’insigne de HOLLYWOOD situé dans les collines.

     À proximité des collines de HOLLYWOOD, se trouve Le Griffith Observatory Museum, un centre d’astronomie qui domine sur l’ensemble de Los Angeles. C’est une architecture dont le commanditaire était le colonel Fiducie Griffith. Le bâtiment a été conçu et construit en 1933 par les architectes John C. Austin, Frederick M et Ashley. Le projet a été de construire un centre astronomique accessible par le public pour faire découvrir cette science qui n’est pas réservée qu’aux scientifiques comme on pouvait le croire. Sa position stratégique offre une vue imprenable sur la ville et l’océan pacifique. C’est un bâtiment du style art-déco qui accueille un public venant de tous les quatre coins du monde. L’observatoire est une attraction touristique populaire. Je ne connaissais pas grand chose de l’astronomie avant de voir ce bâtiment mais je fus principalement intéressée par l’architecture de l’ensemble avec ces dômes de différentes tailles. Le bâtiment est organisé en 3 nefs dont la centrale abrite une pendule qui indique la rotation de la terre. Pendant ma visite j’ai pu profiter d’un coucher de soleil extraordinaire depuis le site du Griffith. On se croirait dans l’espace tel des astronautes en mission « Apollo » mais qui pouvait faire une pause juste pour apprécier le spectacle intense du soleil.

      Voulant faire des achats pour rapporter des souvenirs à ma famille, mon copain et moi décidions de nous rendre dans le secteur de Downtown. Le centre-ville de Los Angeles est un lieu administratif et également commercial. A l’évidence, il y a le sentiment que le centre-ville est l’espace le plus important dans le tissu urbain. C’est également un espace qui se respecte et qui se veut à l’image représentative de la ville tout entière. Dans l’histoire, Dowtown est le premier quartier de L.A., là où vivait une poignée de la population avant les mutations urbaines. C’est le foyer du réseau à partir duquel toute la région s’est développée. Downtown L.A. abrite une vague de tours administratives de grandes hauteurs et un grand marché tenu majoritairement par les populations d’origine mexicaine. C’est le lieu le plus dense de la ville où une atmosphère lourde pèse comme c’est le cas dans les centres de toutes les grandes villes. Le lieu grouille de monde avec des bâtiments qui révèlent un autre univers (celui de Los Angeles des années 1980).

Je pouvais parcourir les rues qui se ressemblaient presque toutes puis ensuite apprécier les ruelles plus ombragées du fait de la densité des feuillages des arbres présents dans celle-ci. C’est aussi un parcours jonché de multiples saveurs et senteurs sous une chaleur intense et propre à la Californie du Sud. Cet espace de la ville m’a rappelé mon pays natal (Côte d’Ivoire) avec son marché riche de produits exotiques. Un marché à ciel ouvert comme on peut en trouver dans les pays tropicaux. Un marché bruyant, un marché qui dégage une vrai chaleur humaine, un marché qui aujourd’hui est le cœur vivant d’une communauté urbaine prolétaire. Même s’il apparaît comme un centre commercial de banlieue mal conçu et mal tenu, réservé à ceux qui n’ont pas les moyens de se payer la voiture, on peut trouver toutes sortes de marchandises ou encore souvenir à des prix défiants toute concurrence.

Après cette expérience unique que j’ai pu avoir à Los Angeles, je peux enfin dire que j’ai réalisé « My American Dream » avec beaucoup de succès. J’en suis revenue remplie de souvenirs inoubliables. J’espère pouvoir y retourner une prochaine fois pour voir l’évolution et les changements futurs.

GROH Annick

Voyage du 18/06/2015 au 18/07/2015

Sources :

LOS ANGELES écrit par Reyner Banham, traduit de l’anglais et présenté par Luc Baboulet puis édité par Editions Parenthèses en 2008, collections Eupalinos de la série architecture et urbanisme, 264 pages.

https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=https://en.wikipedia.org/wiki/Griffith_Observatory&prev=search