6ème étape ROAD TRIP USA : Los Angeles

Véritable élément monolithique depuis l’extérieur, cette cathédrale post-moderniste est un véritable bloc de la trame urbaine de la ville. Seule son campanile induit le promeneur à penser que c’est un bâtiment religieux. Mais lorsque l’on pousse le pas et rentrons à l’intérieur de ce monolithe, c’est un véritable bain de lumière qui s’offre à nous.

Après un road trip dans l’ouest américain et ses paysages magnifiques tous plus uniques miles après miles, nous décidons de nous arrêter à Los Angeles avant de remonter par la Highway 1 au point de départ du voyage sur la côte Ouest : San Francisco. La boucle sera ainsi bouclée.

Los Angeles, que dire de cette ville comparable à aucune autre, ville de la voiture à l’excès. La ville se structure autour de 3 grands axes routiers (6 voies de chaque côté) autant dire qu’on ne peut pas louper ces éléments structurants de la ville. Poussant ainsi le transport routier à son paroxysme ces highways n’ont aucunes limites, elles passent même à travers le CBD, débouchent au pied de la plage, longent celle ci sur l’intégralité du littoral de la ville.

Dans la ville, on retrouve à nouveau la grille américaine et son étalement urbain propre à chaque ville. A Chicago nous avons pu voir que l’étalement se faisait suivant l’axe Nord/Sud ici la ville de Los Angeles s’étend surtout à la perpendiculaire du littoral c’est à dire suivant l’axe Est-Ouest. La ville à part entière de Los Angeles n’a donc pas accès à la plage. Mais l’agglomération de L.A est composée de dizaine de communes qui forme ce conglomérat urbain immense.

La cathédrale de Rafael Moneo se situe au cœur du CBD et occupe comme il se doit son « block » dans la grille. Située non loin du Disney hall de F. O Gehry, son campanile et sa forme déstructurée lui donne le caractère d’un repère urbain dans ses proches alentours.

En marchant en direction de cet élément intriguant, le symbole du campanile nous donnent envie de croire à un élément religieux. Cependant une fois arrivée à l’angle de ce bloc urbain, le bâtiment en lui même ne nous donne aucune indication allant dans ce sens. Le bâtiment totalement unifié par un même revêtement extérieur unique donne l’effet d’un monolithe. Exepté l’indice de la croix sur le campanile, le volume principal ne transcrit pas le programme sur l’extérieur du moins de ce point de vue la du bâtiment (vue depuis la rue).

Cathédrale depuis la rue

Cathédrale depuis la rue

Nous nous mettons alors à la recherche de l’entrée dans ce bloc clos pour découvrir ce qu’il renferme. Passé la grille on découvre un grand parvis libre avec une fontaine, des emmarchement ainsi qu’un accès à un énorme parking (comme dit plus haut Los Angeles est LA ville de la voiture). On y trouve également sur ce parvis un bar, une cafétéria, une boutique de souvenirs et un petit espace vert avec des sculptures. En tournant la tête vers ces quelques marches c’est là que nous apercevons le signe extérieur religieux : une ouverture en saillie reprend la forme d’une croix. Un gros rectangle de verre ressort de ce volume monolithe mais il est subdivisé suivant une croix du même matériau que l’ensemble.

Parvis de la cathédrale

Parvis de la cathédrale

On emprunte alors l’entrée, volume bas situé à l’extrémité du volume principal. Ce long couloir hyper large, nous emmène au fond du « transept », en tournant sur la droite c’est de là que la perspective intérieur sublime s’offre à nous, telle une véritable surprise après ce long couloir. Un baptistère creusé à même le sol se positionne là tel un bassin de thermes. Comment décrire la perspective intérieure tellement elle est totalement différente de toute église que l’on a déjà expérimentée…

Le plan horizontal s’incline jusqu’à l’autel, il en est de même pour les parties latérales : l’autel est alors véritablement révélé comme point de convergence. Le travail de la lumière est splendide : les fenêtres latérales situées en partie haute sont biaisés afin de diriger la lumière jusqu’au sol. En fond, au dessus de l’autel on remarque l’élément particulier qu’on avait repéré en façade à l’extérieur : cette croix subdivisant un volume de verre. On s’aperçoit alors que la croix ne s’arrête pas seulement sur le plan extérieur elle est extrudée et biaisée vers le sol et produit ainsi une lumière dirigée tel un faisceau. Faisceau séparé par la croix qui est alors magnifié en tant qu’objet comme apparaissant au sein de cette lumière.

Intérieure de la cathédrale

Intérieure de la cathédrale

Au fond de l’autel on aperçoit également un magnifique orgue comme suspendu, détaché du sol. Cette perspective ainsi structurée par ces inclinaisons tant de plan horizontal que de plan biais des ouvertures nous offre une vision totalement unique d’une église. La perspective est notamment amplifiée grâce à l’élargissement du plan en allant vers l’autel. Ces deux murs latéraux deviennent alors cadre de la perspective mais sont également des éléments épais regroupant les éléments techniques du programme. Les circulations se faisant de part et d’autre de ces blocs latéraux, le volume central est quant à lui totalement tourné vers cette croix et cette lumière. On pourra aussi mettre en avant le travail de plafond fait de lames de bois. Ce plafond est à l’image du bâtiment il n’est absolument pas régulier mais plutôt composé de plusieurs facettes.

Une fois avoir apprécié cette perspective centrale, nous abordons alors l’autre circulation latérale. Circulation qui nous fait longer les limites du bâtiment et qui contrairement à l’autre est ponctuée de grande ouverture donnant sur l’espace extérieur. L’espace du bloc urbain étant totalement clos, on pourrait considérer l’espace extérieur à la cathédrale comme une cour, un cloître ; cachée de tous vis à vis. Déambulant alors dans cette circulation périphérique, nous apercevons des petites cours ponctuées de végétation, nous découvrons également la base de ce campanile qui nous avait attiré l’œil précédemment.

En sortant, c’est en se retournant que l’on peut apercevoir dans son intégralité ce campanile. Le parvis de cette cathédrale est totalement minéral un petit espace vert ombragé demeure quand même une place agréable pour se protéger de la chaleur californienne.

Une chapelle est également organisée le long du mur qui clôture le bloc. Ce mur est également percée à un endroit, et c’est là que l’on redécouvre que nous sommes bel et bien à Los Angeles, chose que l’on avait oublié le temps de la visite. Juste au pied du mur, en décaissé du niveau ou nous sommes, nous pouvons apercevoir une de ces fameuses highways…

Quentin Guillemot

ROAD TRIP USA du 01/08/2015 au 05/09/2015

Références :

http://www.olacathedral.org le 25/11/2015

https://en.wikipedia.org/wiki/Cathedral_of_Our_Lady_of_the_Angels le 25/11/2015

http://www.archdaily.com/773227/video-enter-the-ethereal-spaces-of-los-angeles-cathedral-of-our-lady-of-the-angels le 25/11/2015

http://www.arcspace.com/features/rafael-moneo/cathedral-of-our-lady-of-the-angels/ le 25/11/2015