Buenos Aires est une ville qui a marqué ma mémoire après mon premier voyage 6ans auparavant. Dans mes souvenirs, je me rappelais d’une ville pleine de couleur au quartier bien particulier comme San Telmo et la Boca. Une ville ou les arbres filent sur les grandes avenues et ou les parcs se multiplient. Une ville active bougeant dans tous les sens. Durant ce deuxième voyage j’ai pu regarder la ville avec un regard d’architecte et la découvrir à travers  mon ami qui y étudie depuis Aout. Cela m’a  permis de découvrir de nouveau lieu tel que l’école d’architecture.

       

Vue aérienne de Buenos Aires [http://bing.com]

Vue aérienne de Buenos Aires

L’approche par les airs de Buenos Aires permet de comprendre sa structure et l’ampleur que prend cette capitale. Des rues quadrillées se déploient sur tout le territoire. Une silhouette de grande métropole se dévoile par la ponctuation de multiples gratte-ciels. Après 13h de vol depuis Paris, j’atterrie enfin. A mon arrivé, mon ami m’attend à la sortie. Quelques accolades et nous sortons de l’aéroport ou le contraste entre l’hiver Nantais et la chaleur de l’été Argentin se fait bien ressentir. Première étape, nous cherchons un taxi afin d’atteindre le centre-ville (45 min de trajet pour 300 pesos, soit 31 euros).  Ici, le taxi est un moyen de transport très utilisé du à ses prix modérés.

 

Dans le taxi nous traversons différents quartiers à toute vitesse. De grands immeubles fin s’extrude dans la ville. Sur la voie rapide, nous surplombons des bidonvilles, passons devant des bars de logements mais nous voyions jamais d’habitat type banlieues résidentiel. Tous les quartiers se juxtaposent sans réelle lien. Ici tous les styles d’architecture se côtoient. Du style haussmannien datant du retour de voyage à Paris du maire (sous la présidence de Roca), néoclassique sous le régime péronistes dans les années 1940-50, puis corbuséen dans les années 1960-70 à aujourd’hui ou la ville tente d’être contemporaine avec des tours vitrées de toute forme. Buenos Aires est un patchwork de gratte-ciels modernes, d’anciens immeubles à la décoration surchargé et de petites maisons aux styles britanniques. De nombreux bâtiments délabrés et un patrimoine pas toujours rénové l’empêche quelques fois de rivaliser avec les villes cosmopolites de la planète.

Buenos Aires est une « fourmilière tout à fait civilisée », selon Paul Theroux.

Le développement anarchique de la capitale marque à jamais la situation urbaine. Ici les réglementations urbaines et architecturales sont différentes de celle de la France, voir même inexistante. Seulement quelques quartiers disposent de plan d’ensemble ou certaines constructions sont impossibles. Sinon chacun peut construire de la hauteur qu’il veut et du style qu’il veut. C’est pour cela, que la ville se densifie en détruisant les petites maisons et les remplaçants par de hauts immeubles. Ces derniers sont caractéristiques car très fins, avec deux murs pignons complétement fermés étant donné que cela donne sur les parcelles voisines.

En Argentine, les bâtiments ne sont pas isolés. Le développement durable en architecture urbaine n’est pas à l’ordre du jour. Cela permet ainsi d’avoir une structure apparente et de réaliser de très jolies continuités intérieures – extérieurs. Lors de balade dans la ville, j’ai remarqué de nombreux balcons se développant en façade comme le pli du mur vertical.

L'Architecture anarchique de Buenos Aires

L’Architecture anarchique de Buenos Aires

En levant la tête, j’en ai pris plein la vue. La tension entre les hauts immeubles et petites maisons est toujours présente. En regardant bien, un élément architectural inconnu est apparu. Au-dessus de chaque bâtiment, un cube plus ou moins grand vient se poser. Ces derniers sont en fait des citernes permettant la distribution de l’eau pour chaque logement. Des éléments incongrus plus ou moins visible selon les choix de l’architecte mais toujours présent. L’eau pouvant stagner plusieurs jours dans ces réservoirs, il n’est pas conseillé de la boire au robinet voir fortement déconseillé hors de la capitale.

Buenos Aires, capital de l’Argentine et  4ème plus grande ville d’Amérique latine est une ville constamment en métamorphose. Les larges avenues et petites ruelles composent le paysage urbain. La végétation y tient une place majeure. Sycomore et Tipuanas viennent créer un premier plan à tout se chao architectural. Ces arbres ombragent les trottoirs ou les enfants jouent au football et les anciens regardent passer les journées. Des parcs de toutes tailles sont dispersés dans la ville. Deux espaces ce  distinguent. Un premier est la Reserva Ecologica Costanera Sur, une réserve naturelle en plein cœur de la ville (350 hectares). Une balade à vélo jour de beau temps est très agréable. Derrière les feuillages, on perçoit au loin la ville et ses hauts immeubles (photo). Ensuite, un complexe gigantesque de parc se trouve au nord de la ville. Une bouffé d’air, ou l’on peut échapper aux bruits et à la fureur du monde moderne. Le weekend, les familles arrivent avec leurs paniers pour pique-niquer et les sportifs viennent courir. Buenos Aires est une ville qui possède de nombreux équipements destiné aux loisirs.

Balade à travers les quartiers de la capitale

 

Les quartiers de buenos aires

Les quartiers de buenos aires

Buenos Aires est la plus jeune ville d’Amérique du Sud même si les historiens ne sont pas tous d’accord sur sa date de naissance et son père fondateur. Son district fédéral recouvre 200km² dans lequel il y 3 million d’habitant, et sa grande agglomération est de 2 915km². Même si 12 million d’Argentin y vivent, elle reste facile à découvrir. On entend souvent dire que c’est « le Paris de l’Amérique du Sud », une ville aux airs européens. Pour comprendre Buenos Aires, il faut la parcourir dans tous les sens. Il faut observer les Portenos, habitants de Buenos Aires. Ainsi qu’aller voir ces 47 barrios (villages) dont elle se compose. Chacun à son histoire et son caractère. 

Pour s’y balader différent moyens sont possible. Le réseau de bus un peu complexe dessert quand même assez bien la ville mais il faut accepter d’attendre sans savoir quand il passera. A pied, les ruelles et grandes avenues boisées sont très agréables à prendre. Mais attention, les automobilistes argentins n’accordent que très peu de valeur au piéton. Arrêtez-vous à tous les carrefours.

Micro Centro : Le centre et le lieu d’échange d’argent 

[https://olemisstenemostango.wordpress.com/page/2/]

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Ce quartier fait partie du centre mais n’apparait pas sur les cartes comme une division officielle. Il est le quartier d’affaire de Buenos Aires. Comme dans toute autre grande ville, c’est une véritable fourmilière. De nombreux bureaux, sièges des grandes entreprises et banques s’y regroupent. Tout le monde se pressent dans ces rues étroites au pied de gratte-ciel et ancien bâtiment européens de style haussmannien ou stalinien.

La calle Florida est l’artère principale du quartier. Une longue avenue envahie d’employé au heures de repas en semaine, touristes, marchands en tout genre, artistes, mendiant et vendeur ambulant. Lorsque je me suis baladée dans cette rue, ce qui m’a percuté est les personnes criant Cambio ! Cambio ! dans tous les sens. En effet, cette rue est aussi connu pour son marché noir d’argent. C’est ici qu’on vient échanger des euros, dollar, pesos et autres monnaies. En argentine, le taux de changes est différent dans les banques (9 pesos pour 1 euro) et dans la rue (13 pesos pour 1 euro). C’est une expérience particulière de venir changer son argent dans la rue pour un européen. Il m’est arrivé de le faire accompagner de mon ami. Nous demandions à plusieurs reprises les taux pour voir ou il était le meilleur mieux d’échanger. Ensuite après quelques minutes, nous décidions à qui faire confiance. Certains effectuent l’échange directement dans la rue, d’autre dans des arrières boutiques lugubres. Se faire arnaquer est possible et très facile. Un commerçant nous a expliqué comment reconnaître les vraies billets : a un endroit un relief se faisait sur les vraies et non sur les faux.

Puerto Madero : Un port reconverti

Le port se trouve à peine à cinq blocks vers l’Est. Ce quartier est le plus jeune, à peine vingt ans d’existence. Ce port date de la fin du XIXe siècle. Les vasières ont été transformées en port moderne achevé en 1898, mais ce port n’étant pas assez profond, il a très rapidement déménagé au Nord. Après quelques années abandonnées, au milieu du XXe siècle, un groupe industriel forma la Corporation Antiguo Puerto Madero et  voulu « mettre en valeur » le port. Aujourd’hui, les anciens entrepôts en briques sont devenus de luxueux lofts, des bureaux ou restaurants haut de gamme. Le prix de l’immobilier atteint désormais les sommets dans ce secteur et on y trouve les tables les plus chers.

Un caractère maritime et pittoresque a été gardé par les docks en brique rose de style anglais et les grues jaunes devenu objet de mémoire. Ce que j’apprécie dans ce lieu est le contraste entre l’architecture industrielle du XIXe siècle et la silhouette des grattes ciels les plus modernes de la ville en arrière-plan. Les quais sont agréables pour sortir, profiter des beaux jours en achetant une glace, et se posant au bord de l’eau. Bien que la population critique ce quartier du a sa richesse comparé au reste de la ville, le weekend ils sont nombreux à venir s’y balader.

San Telmo : Balade du dimanche

Au Sud du port, se trouve le plus vieux quartier de la ville : San Telmo. C’est un autre monde en plein cœur de la ville. Il a longtemps été le plus déshérité de la ville, mais dans les années 1960, les loyers modiques ont attiré les intellectuels et artistes. Aujourd’hui ce quartier aux petites ruelles pavées et son architecture coloniale est très charmant. Les anciennes villas à patio sont remplies de restaurants, bars, petits ateliers d’artistes et magasins. Le dimanche il est très agréable de s’y balader. La rue est festive avec des musiciens jouant tout type d’instrument, des marionnettistes, des spectacles de tangos au milieu de la rue et les habitants se promenant gaiement. Place Dorrego, un marché aux puces prend place le weekend. En traversant le quartier les stands de brocantes présentes des bibelots, livres d’occasions, meubles anciens, argenterie, vaisselles et autres babioles. Les antiquaires bordant la place possède aussi de nombreux objets intéressant comme d’ancienne machine de boucher. Au contraire lors d’une balade en semaine, l’atmosphère est bien différente. Le calme règne.

La Boca :

Au Sud de San Telmo et le long du canal Riachuelo se trouve un des quartiers populaire par excellence. L’histoire de ce quartier fait échos à celle de Trentemoult que l’on connait à Nantes. Anciennement peuplé de marins et dockers au XIXe siècle, les maisons sont de couleur détonante mais en tôle ondulée.

Etant un quartier pauvre, uniquement une certaine zone est très visitée par les touristes venant admirer en masse ces façades et ressentir le rythme de vie animé. Il revendique son indépendance : les visiteurs sont accueillis par des panneaux « Bienvenidos a la Républica de la Boca (Bienvenus à la République de la Boca). Comme dans toute la ville, il y a de nombreux café. Buenos Aires n’a rien à envier à Paris pour ce qui est des terrasses et cafés. Vous ne vous trouverez pas dépaysé. En déambulant dans la rue Camunito, prenant son temps, admirant les sculptures des maisons et écoutant ce qui se passe autour il est possible de profiter de cette ambiance particulière. 

A vous d’aller visiter cette ville merveilleuse et de profiter de ce qu’elle peut offrir !

GAUTIER Léa _ Voyage Janvier – Février 2015 et Juillet 2009

gautierlea@hotmail.com

BIBLIOGRAPHIE

Argentine, Traduction Irène Barki ; Sophie Brun ; Bruno Krebs ; Sophie Paris, Guides Gallimard, Octobre 2009, 382p.

Argentine Lonely Planet, Sandra Bao ; Grecor Clark ; Carolyn Mc Carthy ; Andy Symington ; Lucas Vidgen, En Voyage edition, 2014, 638p.

http://www.vivre-a-buenos-aires.net/arrivee-a-buenos-aires.html