Cet article a été écrit à partir d’une prise de notes d’une visite guidée proposée par Maryse Willems / master en philosophie, responsable culturelle et pédagogique au centre d’innovation et de design au Grand-Hornu, CID. Il se présente comme un voyage dans le temps remontant l’histoire du Grand-Hornu

Le site du Grand-Hornu est un ancien complexe industriel de charbonnage. Henri De Gorge est la figure emblématique de ce site, il est né en 1774 près de Valenciennes, à cette époque la Belgique était française. Fils d’un agriculteur, il avait déjà les pieds réellement ancré dans le réel malgré qu’il ait vécu son enfance et son adolescence dans un idéal révolutionnaire français.

Jusqu’à 1800 il était chargé de trouver du charbon pour les troupes de Napoléon, puis durant les dix premières années du xixe siècle il sera marchand de charbon  à Lille. A partir de 1810 il connaitra une carrière industrielle en devenant propriétaire du Grand-Hornu en achetant les terres à la veuve du premier exploitant qui venait juste de décéder. Lorsqu’il rachète cette industrie, le site comptait quatre puits de charbon mais sans aucune implantation bâtie.

Les débuts étaient délicats pour ce nouvel industriel, il entame de grands travaux de recherche de nouveaux puits et la découverte du puit Sainte-Eugénie en 1818 marque une nouvelle ère qui bouleversera l’histoire de l’architecture et de l’ancienne commune d’Hornu.

Dès les premières années qui procèdent cette découverte la production augmente de 60%, passant de 10 000 tonnes en 1810 à 16 000 tonnes en 1818. Pour l’anecdote au Grand-Hornu on donnait les prénoms des épouses des administrateurs aux nouveaux puits. D’où l’appellation de Sainte-Eugénie en référence à l’épouse d’Henri De Gorge, Eugénie-Sophie-Désirée.

Suite à la découverte de la richesse du sous-sol, Henri De Gorge a souhaité fidéliser une main-d’œuvre ouvrière, il faut savoir que le site du Grand Hornu occupe un ancien champ agricole où on cultivait des betteraves sucrières. La plupart des ouvriers qui venaient travailler dans le charbon étaient des agriculteurs qui –quand les travaux des champs étaient finis- venaient travailler dans l’industrie. Une fois l’activité des champs reprenait, ils désertaient l’industrie, leurs départs pendant les périodes des champs posaient un vrai problème pour l’industriel. Et comme Henri De Gorge était bercé par un idéal révolutionnaire, il a décidé de faire une ville à l’intérieur d’Hornu pour fidéliser la main-d’œuvre en lui offrant un bien-être et un cadre de vie agréable. Pour des raisons politiques il a voulu que la ville porte son nom, mais finalement c’est le nom de Grand-Hornu qui a été retenu, mais néanmoins il a parvenu à créer ce qu’on appelle un complexe industriel urbanistique intégré  -de style néoclassique- comprenant une cité ouvrière et des structures industrielles.

Organigramme spatial : Il y a deux axes qui coupent le Grand-Hornu, un axe réel, Un axe fictif allant de l’atelier de construction des machines à la maison des ingénieurs de l’autre coté en passant par le centre de la cour principale

Organigramme spatial : Il y a deux axes qui coupent le Grand-Hornu, un axe réel, Un axe fictif allant de l’atelier de construction des machines à la maison des ingénieurs de l’autre coté en passant par le centre de la cour principale

La basse-cour

La basse-cour

Pour réaliser son projet il engage l’architecte lillois François Obin, ce dernier décède en 1825 et c’est l’architecte tournaisien Bruno Renard qui reprend le relais. En 1827 Henri De Gorge, sera l’un des premiers industriels de la Wallonie qui utilise les machines d’exhaure qui débarrassaient les sous-sols des eaux en les ramenant en surface, réduisant ainsi les risques d’inondation. Cette innovation lui a permis d’aller chercher le charbon encore plus profond, d’accroître la production et d’augmenter sa richesse. Le complexe s’achève en 1931 avec le lancement de l’atelier de construction des machines à vapeur (machine d’exhaure). Henri De Gorge décède une année plus tard après 20 ans d’exploitation du site, au bout desquelles il passe d’une production de 10 000 tonnes de charbon à 120 000 tonnes, et réalise l’une des plus anciennes cités ouvrières au mode, une cité ouvrière qui a vu le jour avant même les écrits philosophiques sur un idéal type urbain qui ont inspiré la cité ouvrière de Godin à Guise.

Atelier des machines

Atelier des machines

LA CITÉ OUVRIÈRE :

Partie urbanistique :

Maisons ouvrières

Maisons ouvrières

Maisons ouvrières

Maisons ouvrières

Avec le Grand-Hornu on connait les premières habitations sociales unifamiliales -dans les villes qui ont connu la révolution industrielle, plusieurs familles partageaient la même maison, les familles étant nombreuses, elles ne se connaissaient pas forcément, ça générait une énorme promiscuité-. C’était un confort social sans précèdent, les maisons sont assez spacieuses, elles disposent de deux à trois chambres aux rez-de-chaussée et pareil aux étages.

La cité compte 425 maisons, Les petites étaient occupées par les ouvriers dont les mineurs, tandis que les grandes étaient destinées à ce qu’on appelait les chefs porions, ils avaient officiellement le rôle d’être contremaîtres aux fonds des mines et officieusement ils constituaient une sorte de milice privée pour l’administrateur du charbonnage. Ils surveillaient les pratiques des ouvriers au sein de la cité. Cette dernière est un quadrilatère de 400 mètres sur 500 mètres. Leurs maisons étaient situées aux extrémités et aux centres des rues, avec une telle position ils pouvaient mater toute la cité pour contrôler les éventuelles agitations entre les ouvriers ou leurs familles. Donc à côté de ce cadre de vie favorable, il y’avait aussi cette observation qui rendait la vie trop contrôlée au sein de la cité. « …rien ni blanc rien ni noir, le confort était là, il y’avait ce côté très social, mais il y avait aussi cette observation imposée aux habitant, (…) le XIXe fut un siècle noir, très noir!… «  Maryse Willems

L’administrateur octroyait aux ouvriers des jardins potagers afin qu’ils se sentent un peu moins déracinés de leur passé agricole. La scolarité des enfants était obligatoire à partir de 1820, alors qu’en Belgique elle ne devient obligatoire qu’à partir de 1914, par rapport à la législation de ce que sera la Belgique, le Grand-Hornu avait presque un siècle d’avance. Cette scolarité était obligatoire pour les filles comme pour les garçons, chose qui était rare à l’époque. Ces enfants étaient obligés d’aller à l’école jusqu’à l’âge de 12 ans, alors que dans les charbonnages avoisinants, dès l’âge de 7 ans les garçons commençaient à descendre au fond de la mine. La loi belge interdisant le travail des enfants de moins de 12 ans dans la mine intervient à partir de 1889 soit une soixantaine d’année plus tard dans le reste de la Belgique. Les parents n’étaient pas toujours contents de cette loi parce que, pour nourrir leurs familles nombreuses, leurs salaires ne leurs suffisaient pas, et avoir des enfants qui travaillent à leur côté contribuait à la satisfaction des besoins de la vie quotidienne. Lorsqu’un enfant n’allait pas à l’école l’instituteur le signalait à l’administrateur qui se devait d’aller le chercher à la maison et les parents étaient sévèrement réprimandés.

Au Grand-Hornu on connait une première forme de mutualité avec la construction d’un hôpital, où les soins étaient donnés gratuitement aux mineurs ainsi qu’aux membres de leurs familles.

Pour favoriser le contact entre les habitants, deux places publiques ont été aménagées au sein de la cité, la cour basse et la cour principale. Cette dernière assurait la liaison entre les différentes structures industrielles, elle était traversée par de nombreuses voies ferrées. Pendant les weekends cette cour devenait un lieu de rassemblement des habitants, on y trouvait un kiosque qui permettait aux musiciens –qui étaient nombreux à cette époque- d’exercer leur passion. Ces cours incitaient les ouvriers à ne pas sortir de la cité les dimanches pour consommer de l’alcool et rentrer tard la nuit, ce qui permettait indirectement à l’administrateur de garder un œil sur ses ouvriers même en weekends, ils devaient être en forme les lundi matin. (Contrôle social).

Partie industrielle :

Cour principale: elle était pavée, c’est Henri Guchez qui a installé la pelouse.

Cour principale: elle était pavée, c’est Henri Guchez qui a installé la pelouse

Les écuries

Les écuries

Traditionnellement lorsque le charbon était extrait, il était lavé puis trié, les puits se trouvaient généralement aux intersections des rues qui constituaient la cité ouvrière. Le charbon d’une moins bonne qualité a constitué les terrils qui –actuellement- font partie intégrante du paysage d’Hornu, maintenant ces terrils sont reboisés.

Le charbon de meilleure qualité partait aux rivages du canal Mons-Condé –le canal Mons-Condé se trouvait sur l’actuel emplacement de l’autoroute Bruxelles/Paris-, tiré par des charretiers sur des charrettes en bois roulant sur des routes toutes pavées sur des distances de 3 à 4 kilomètres, C’était un travail pénible!. Quand les mineurs prenaient leurs lampes de travail, ils laissaient des jetons qui portaient les mêmes numéros que leurs maisons. Cette pratique permettait de savoir –en cas de catastrophe-qui était au fond de la mine. Au Grand-Hornu le travail au fond des mines était interdit aux femmes.

Henri De Gorge va innover, il va réaliser le premier -d’après une émission de la RTB la télévision national- chemin de fer à traction chevaline en Belgique, il s’étalait sur une longueur de 18 Km reliant le Grand-Hornu au canal Mons-Condé. Cette innovation va générer une suppression de pas mal d’emplois des charretiers remplacés par des chevaux et les charrettes étaient remplacées par des locomotives installées sur rails, ce qui a permis d’accélérer le transport de la marchandise et accroître le rendement. Si cette innovation a permis d’alléger le travail de l’homme, les chevaux quant à eux ont vécu un calvaire au Grand-Hornu. Une fois descendus au fond de la mine ils ne remontaient qu’en fin de carrière ou lorsqu’ils étaient mort. Cette innovation va provoquer une émeute au Grand-Hornu le 20 octobre 1830, et le pillage De Gorge, « … le château De Gorge a été plié, De Gorge a été se réfugier dans le pigeonnier là-bas. C’est resté dans la mémoire collective! » Maryse Willems. Les chevaux sont remplacés par des locomotives à vapeur en 1854.

Wagons

Wagons

Wagons

Wagons

Après son décès en 1832 dû au choléra, c’est son épouse Eugénie De Gorge qui va reprendre l’entreprise. Henri De gorge décède  sans laisser d’enfants. Après 1854 une industrie de sucre vient occuper les espaces libérés par les chevaux -remplacés par les locomotives à vapeur- (les écuries). On voit se côtoyer ce qu’on appelle les industries du noir et du blanc.

L’entreprise va fonctionner jusqu’au-delà des deux guerres, pour ralentir à partir de 1951 avec le traité de la CECA (communauté  européenne du charbon et de l’acier). A cette époque l’outillage du Grand-Hornu devait être revu. La quantité du charbon produit étant limitée, les travaux de rénovation allaient coûter trop cher, ce qui provoque un déséquilibre dans la balance commerciale. Le Grand-Hornu ferme en 1954.

A partir de cette période ce territoire va perdre tous ses repères, avec un taux de chômage qui dépasse les 30 %, cela s’explique par le fait que le charbonnage a constitué la mono-industrie de cette patrie de la Belgique, après la fermeture de ces sites miniers les ouvriers avaient nulle part autre où aller. Les maisons de la cité ouvrière ont été vendues à des prix avantageux.

Après plus d’un siècle d’exploitation le site du Grand-Hornu marque à jamais l’histoire de ce territoire le rendant rayonnant sur toute l’Europe pendant la révolution industrielle, rendant ainsi complexe la notion d’étrangers (l’autre ici) à Hornu ; jusqu’au début du XIXe siècle les étrangers étaient les habitants des villages d’à côté, la fin du même siècle est marquée par une forte présence flamande, puis entre les deux guerres c’était une vague polonaise qui arrive et enfin, à partir de 1946 des accords intergouvernementaux entre l’Italie et la Belgique ont favorisé la venue des italiens pour travailler dans la mine Belge. Ces derniers sont arrivés au Grand-Hornu dans des conditions très dures, ils ont logé dans des baraquements de tôle abandonnés par les allemands. «  En été on trouve ici un peu d’Italie, de Cécile. Les gens sont devant leurs maisons, assis sur des chaises sur le devant des portes c’est très typique » Maryse Willems.

NOUVEAU DESTIN POUR LE GRAND-HORNU

De 1954 jusqu’à 1969 personne ne s’est intéressé au Grand-Hornu, la végétation a repris ses droits, les arbres ont poussé partout, le lierre sur les façades qui explosait les briques, et en 1969 il y avait eu un arrêté royal de démolition par le roi Baudouin, qui a failli signer l’arasement total du Grand-Hornu. Quelques professeurs de l’université du Mons se sont regroupés avec un architecte du village d’Hornu pendant les années 70 pour tenter de sauver le site (archéologie industrielle), mais ils n’ont pas eu grand poids et c’est finalement Henri Guchez –architecte- qui a racheté ce site. Il entame une phase de rénovation et d’extension et y installe ses bureaux. Il a dû racheter le site au même prix que la société du charbonnage voulait le vendre aux démolisseurs, c’est-à-dire au franc symbolique.

 

Extension du Grand-Hornu

Extension du Grand-Hornu

Extension du Grand-Hornu

Extension du Grand-Hornu

Au début la volonté de l’architecte n’était guère d’attirer les touristes mais, il s’est aperçu qu’il y avait une forme de tourisme qui s’est développée. Avec la présence de ses bureaux d’architecture, il ne pouvait pas répondre à ces visites, donc il a demandé à la province de Mons d’y installer une petite cellule pour gérer ce flux touristique et le patrimoine architectural.

L’architecte est vite dépassé par le projet qui attire de plus en plus de touristes et qui nécessite d’avantage d’entretien et de restauration. En 1989 c’est la province d’Hainaut qui devient propriétaire.

A partir de 1985 on commence à faire des expositions au Grand-Hornu, des expositions à caractère social, architectural et culturel, puis on a essayé de mettre en relation des créateurs avec des sociétés et des entreprises, ce qui va donner lieu ,au fil des années, à une corrélation entre art, industrie et culture.

En 1991, il y’avait en Belgique le désir d’installer un musée d’art contemporain dans la Wallonie, pour compléter celui qui existe du côté flamand. Le Grand-Hornu était choisi, le musée est inauguré en 2002.

Visite du musée d’arts contemporains et des œuvres de Christian Boltanski:

Après la visite guidée parfaitement assurée par Maryse Willems, je consacre les 45 minutes qui nous restent au Grand-Hornu pour manger un bout et visiter le musée d’arts contemporains, il parait qu’il y’a une exposition des œuvres de Boltanski. Je commence la visite par la salle des pondus qui se trouve pas loin du petit resto où j’ai pris mon sandwich, une fois à l’intérieur je découvre un vaste espace, très vaste!. La salle est vide je suis seul dedans, et pourtant ils sont là en face de moi, ils sont nombreux, j’ai cru lire que c’est les anciens habitants du Grand-Hornu. Chaque personne est représenté par une fiche comportant son nom et prénom, ces fiches sont collées sur des boites rouillées, elles me rappellent les wagons à charbon que j’ai vu dehors. Parfois ces fiches sont accompagnées des portraits graphiques des personnages, j’y vois des hommes, des femmes et des enfants. Je m’approche de cette œuvre pour voir de près, j’’aperçois des noms et prénoms d’origine française, italienne et autres. Le Grand-Hornu était un milieu cosmopolite.

Portrait d'un nombre d'une famille ouvrière : photo prise par Joffrey Elbert

Portrait d’un nombre d’une famille ouvrière : photo prise par Joffrey Elbert

Œuvre de Boltanski au Grand-Hornu

Œuvre de Boltanski au Grand-Hornu

Œuvre de Boltanski au Grand-Hornu

Œuvre de Boltanski au Grand-Hornu

Je longe le mur comportant ces figures, c’est dingue! j’ai l’impression que chaque image, chaque visage me raconte une histoire. Parfois ces fiches sont dépourvues d’images, cette absence me raconte aussi une histoire, celle des mineurs absents en surface, eux ils vivaient en bas, ils viennent rarement dans le monde du dessus. On entend parler d’eux mais on n’arrive jamais à mettre des visages sur leurs noms.

Je quitte cette salle et je passe à l’autre côté du musée en traversant la parcelle. Je descends une rampe étroite avec d’un côté des ouvertures qui mettent, incroyablement, en scène la cour principale et l’ancien atelier des machines derrière, et de l’autre côté je vois des compteurs placés à différents niveaux. Ils ne comptent pas le nombre de visiteurs qui passent par là, mais plutôt l’âge du personnel du musée en … secondes. J’entends des battements de cœur assez stressant, ce son s’accentue d’avantage au fur et à mesure que je descends dans la rampe, je m’arrête un moment devant cette œuvre je fais un calcul rapide et je me rends compte que ça fait moins d’un milliard de seconde que j’existe sur terre. La vie humaine est insignifiante vue comme ça. A un moment j’arrête de penser à ça, je ne me sens pas du tout à l’aise dans cette ambiance.

Musée des arts contemporains

Musée des arts contemporains

Vue sur la place principale et l'atelier des machines depuis le musée

Vue sur la place principale et l’atelier des machines depuis le musée

Je continue ma visite et un peu plus loin je me perds dans une salle obscure légèrement illuminée par une lampe, là je vois des personnes constituées en plusieurs rangées, toutes en noir vêtues, on se croit au fond d’une mine, il n’y a aucun signe distinctif entre les mineurs, ils sont considérés comme des machines. Les mineurs sont parfaitement représentés par des manteaux noirs, parfois ces mentaux touchent le sol, ça me donne une image d’un mineur épuisé qui arrive à peine à marcher mais qui n’a pas trop le choix que de continuer son travail si il veut survivre lui et sa famille.

Œuvre de Boltanski

Œuvre de Boltanski

Derrière cette salle je vois l’œuvre renvoyant aux terrils, une immense montagne noir, je n’arrive pas à voir le sommet de cette montagne, le projecteur installé au point culminant de celle-ci perturbe mes yeux qui viennent juste de s’adapter au noir, là aussi rien n’est laissé au hasard car même à l’extérieur –de par leur monumentalité- on ne peut jamais voir la totalité des terrils. Il faut dire que ce n’est pas le volume de ces terrils qui m’impressionne mais plutôt ces ouvriers qui arrivent à créer des montagnes de cette envergure. Je commence à suffoquer dans ces espaces. Je me précipite de sortir dehors et de respirer l’air frais. Je me rends, à peu près, compte à quoi -les mineurs et les chevaux- ont survécu –ou pas- au ventre de la terre.

Œuvre de Boltanski représentant un terril: Photo prise par Joffrey Elbert

Œuvre de Boltanski représentant un terril: Photo prise par Joffrey Elbert

Reconnaissance du Grand-Hornu:

En Mars 1993 le site a été classé au patrimoine wallon «  Dans les années 1995 on tente un premier classement à l’UNESCO, mais l’UNESCO voulait absolument des signes d’authenticité, sauf qu’avec les travaux de rénovation que subit le site, c’était impossible de satisfaire cette condition, donc nous n’avons pas eu un échos favorable » Maryse Willems. Après une deuxième tentation le site était classé au patrimoine mondial de l’UNESCO à partir du 1er juillet 2011. Avec le temps les habitants du Grand-Hornu se sont vite rendu compte que ce classement était une arme à double tranchant. Parce que pour le classer, l’UNESCO a exigé de classer ce qu’elle appelle les zones tampons, et au Grand-Hornu ces zones tampons sont les maisons ouvrières et les terrils. Après ce classement, c’était très difficile de faire vivre le lieu, parce qu’on pouvait plus le transformer. Avant les habitants se permettaient des modifications dans leurs maisons, ils faisaient des extensions, ils choisissaient la couleur de leurs façades …etc. maintenant on leur impose une gamme de couleur très limitée pour repeindre les parois extérieures, les fenêtres, les gouttières et les toitures. Avant les bâtiments avaient des soubassements noir, du goudron résistant à l’humidité et au charbon et les murs avaient une couleur ocre, il est désormais difficile de vivre dans un musée vivant.

Pour vendre une maison actuellement au Grand-Hornu, les conditions ne sont plus les mêmes qu’avant le classement, les habitants ont signé une close auprès des notaires qui spécifie qu’en cas de vente, ils doivent informer les futurs acheteurs qu’ils s’engagent à respecter toutes ces règles imposées par l’UNESCO.

Webographie:

http://sitehistorique.grand-hornu.eu

http://www.cid-grand-hornu.be

Auteur: Abdelaziz GHANINE/ abdelaziz.ghanine@nantes.archi.fr

voyage en Belgique : Avril 2015