Par un beau matin de mai, l’air iodé de la côte sauvage m’appelle. Je décide d’aller me balader dans la Presqu’île guérandaise et de flâner dans la cité médiévale de Guérande. Je mis alors en route sans me douter que j’allais en découvrir bien plus que je ne l’imaginais au sujet de cette forteresse du sel…

Gwenrann, La médiévale

Guérande, forteresse médiévale, vue du ciel. Source : www.ville-guerande.fr

La Presqu’île de Guérande est historiquement et culturellement rattaché à la Bretagne. Elle tient son nom du breton « Gwenrann » signifiant « pays blanc ». On pense tout d’abord à ce pays blanc comme une référence à cette terre de sel, l’or blanc de Guérande mais c’est en fait une terre blanche, dans le sens de terre sacrée, Guérande étant une ville à l’histoire riche et ancienne, particulièrement d’un point de vue religieux.
« Guérande la Médiévale » naît au VIe siècle lors de la création d’une paroisse réunie autour de la construction d’un baptistère. Vers 848, Guérande devient le siège d’un évêché puis d’un collège de chanoines. La ville ne connaîtra son « âge d’or » seulement au bas Moyen-Âge. C’est alors un important centre religieux, administratif et politique du pays guérandais, dirigé par l’évêque de Nantes (Guérande intra-muros) et le duc de Bretagne (« terrouer » de Guérande).
Fin XVe, Guérande et ses faubourgs comptaient plus de 4000 habitants, ce qui faisait de cette forteresse la deuxième ville du Comté Nantais, classée juste derrière Nantes avec 14 000 habitants à l’époque. Aujourd’hui, la ville de Guérande compte plus de 16 000 habitants, dont 300 à 400 personnes vivant intra-muros.
L’architecture médiévale constitue un important patrimoine de la cité. La ville mène depuis longtemps une politique de préservation et de valorisation de son patrimoine historique ainsi que de son savoir-faire en culture salicole. Elle fut par ailleurs classée « Ville d’art et d’histoire » en 2004.

Plan de Guérande

Pas de forteresse sans remparts

 

Corbeaux sur les remparts, vestiges des mâchicoulis

Guérande est une des rares villes de France à avoir conservé ses remparts dans leur intégralité. Au XIXe siècle, avec les progrès de la science et l’apparition des théories hygiénistes, il fallait « ouvrir les villes » et « faire tomber les remparts ». Guérande, ville close de la Bretagne ducale, affirmant qu’« on détruirait, sans aucune raison, l’harmonie d’un des plus précieux restes du Moyen-Âge », ne suivra pas ces recommandations, et ce, pour notre plus grand bonheur de pouvoir visiter aujourd’hui ses remparts, classé « monument historique » en 1877.
Petite histoire des remparts… Au sortir du Sac de Guérande de 1342, lors de la guerre de Succession de Bretagne (1341-1364), Jean de Montfort, maître du domaine de Guérande, impose de « faire creuser des fossés et de fermer de meilleures murailles la ville de Guérande » dans un intérêt militaire. Les premières pierres des fortifications guérandaises sont posées dès 1343. L’œuvre de la dynastie des Montfort (promus Ducs de Bretagne) se poursuivra jusqu’au XVe siècle, financée régulièrement par le « billot », impôt sur la vente du vin au détail.
Six tours et quatre portes massives ponctuent les 1 300 mètres de remparts. Ces tours surélevées commandent les chemins de ronde et flanquent la base des courtines. Les courtines sont construites en grand appareil régulier de granit et sont consolidées par des remparements de terre à leurs bases.
Des douves entouraient la ville fortifiée, renforçant ainsi son système défensif. En partie comblées au XVIIIe siècle, les douves sont aujourd’hui aménagées en promenades ombragées.

Au Moyen-Âge, l’enceinte fortifiée permit à Guérande d’acquérir le prestigieux statut de « Ville ». Grâce à ses remparts, la ville pouvait posséder une administration municipale ayant une certaine autonomie par rapport au pouvoir ducal : la municipalité pouvait par exemple faire lever certaines taxes du Duché.

Aux quatre points cardinaux, les portes de la ville

Porte Saint Michel, vue depuis les remparts

Le plan de la cité reprend le système du cardo-décumanus romain: deux grand’ rues nord/sud et est-ouest sont tracées et viennent traverser les remparts en quatre endroits. Quatre portes disposées aux quatre points cardinaux permettent de franchir les remparts et d’entrer dans la ville, régulant ainsi les flux de population et permettant de faire une halte afin de payer l’impôt pour faire rentrer des marchandises en ville.

Porte Saint-Michel (est)

Cette porte est l’entrée principale dans la cité, sur la route venant de Nantes. Erigée au milieu XVe siècle, cette porte témoigne de la puissance de la ville au Moyen-Âge : elle est le monument emblématique des remparts et porte les armoiries de la cité, un blason posé au XIXe avec 15 hermines, rappelant le rattachement de Guérande à l’histoire de la Bretagne.
La porte présente un pont-levis, une herse, et un grand portail avec une porte charretière et une porte piétonne. Elle est flanquée de deux tours avec meurtrières, canonnières, et des mâchicoulis en partie haute. Ces éléments constituent le principal système défensif de la ville fortifiée. Les meurtrières sont un remarquable exemple de l’adaptation de l’architecture militaire à l’apparition de l’artillerie à poudre : les archères étant alors transformées en canonnières.
Cette porte a aussi une fonction résidentielle et politique. Elle abritait le logis du Capitaine de Ville nommé par le Duc de Bretagne. Après l’Union de la Bretagne à la France en 1532, elle accueille les Gouverneurs de Guérande, représentants du Roi de France. Les particularités architecturales de ce châtelet résidentiel sont l’étroit escalier à vis qui mène aux étages, les cheminées intérieures et les baies à meneaux. Les combles de la tour Saint-Michel sont aménagés sous une charpente bois exceptionnelle en 1620 par les Gouverneurs pour une question de confort.
Au XIXe siècle, le logis du Capitaine devient hôtel de ville jusqu’en 1954. Aujourd’hui transformé en « Musée du Pays Guérandais », la visite permet aux promeneurs de se rendre compte du passé défensif, politique et résidentiel de cette porte de prestige.

Porte de Saillé (sud)

Cette porte est ouverte vers le sud, en direction du village de Saillé et des marais salants. Elle possède un plan quadrangulaire et abrite une salle de garde. Son système défensif est très élaboré : un assommoir, des mâchicoulis, une porte à deux vantaux, une herse et un pont levis à flèches. Deux niches de tir avec canonnières de part et d’autre de la tour rectangulaire viennent assurer une défense latérale. En partie haute de la façade, une petite niche creusée dans la porte abrite une statue de la Vierge.
La poterne du Tricot (Sud-Ouest)
Une nouvelle porte devait être créée entre la porte de Saillé et la porte Bizienne, afin de satisfaire les envies d’un notable de la ville possédant l’Hôtel particulier du Tricot. En 1854, la mairie accepte le projet et une brèche de 4 mètres de large est ouverte. Cependant, constatant qu’elle bouleverse l’équilibre général des remparts et essuyant les critiques des habitants et des étrangers, le maire décide de la faire refermer quatre ans plus tard. Une petite porte est tout de même maintenue pour satisfaire les habitudes prises par les habitants: c’est la poterne du Tricot.

Porte Bizienne (ouest)

Plusieurs fois remaniée au cours du XIXe siècle, la porte Bizienne, à plan rectangulaire, a aujourd’hui perdu ses éléments défensifs du Moyen-Âge.

Porte Vannetaise (nord)

Elle est la porte la plus ancienne porte de l’enceinte urbaine. Daté du XIIIe siècle, ce châtelet serait le témoin d’une première enceinte en pierre de la ville, construire bien avant les remparts actuels. La porte Nord présente deux tours jumelles semi-circulaires abritant une salle de garde à l’étage. La présence d’assommoirs, d’une herse et d’archères longues et étroites indique ses anciens moyens de défense, avant l’arrivée des armes à poudre. La porte Vannetaise fut longtemps murée, créant une impasse dans l’intra-muros, mais elle fut rouverte en 1778 afin d’utiliser l’axe Nord-Sud passant dans la cité guérandaise.

La collégiale Saint-Aubin

Collégiale Saint-Aubin, vue depuis les remparts. Source : Office du Tourisme

La collégiale Saint-Aubin est le centre religieux de la cité, second siège épiscopal du diocèse de Nantes. Selon la Légende de Saint Aubin, en l’an 919, lorsque que les vikings attaquent Guérande, les habitants, réfugiés dans la collégiale, prient Saint Aubin, évêque d’Angers. L’évêque aurait alors envoyé un miraculeux chevalier blanc leur donner le courage nécessaire pour chasser la flotte normande.
La collégiale Saint-Aubin abrite un collège de 12 à 15 chanoines, chantant et priant lors de chacun des 9 offices qui rythment la journée. La communauté de chanoines ne vivait cependant pas dans un seul et même lieu : chaque chanoine possédait une petite maison dans le centre de Guérande. Au Moyen-Âge, la collégiale Saint-Aubin est, en plus d’être le centre de la ville, le centre de la vie quotidienne et religieuse. La population est très croyante et l’église est le lieu de rencontre pour les habitants. Une messe de l’époque médiévale durait beaucoup plus longtemps que celles que l’on connaît aujourd’hui. Les fidèles prient, chantent, dansent, discutent, vont boire un verre à la Taverne puis reviennent écouter la messe…

La collégiale fut durant plusieurs siècles en chantier. Un chantier presque perpétuel, ce qui lui donne ce tracé « accidenté ». L’ancienne église romane est incendiée lors du sac de Guérande en 1342, mais la nef et les piliers romans avec leurs chapiteaux historiés subsistent. La nef possède deux bas-côtés et est longue de 5 travées. La collégiale poursuivit sa construction du XIVe au XVIe siècle dans un style gothique flamboyant et dont l’ornementation est issue du vocabulaire de l’architecture religieuse bretonne. Le chevet est surdimensionné, d’une dimension presque égale à celle de la nef et cette grandeur permet d’accueillir les 15 chanoines lors des offices religieux. Ce grand chevet témoigne du prestige de la collégiale et de son importance dans l’évêché. De plus, un jubé séparait autrefois les fidèles du chœur des chanoines. Le chevet possède 3 pans correspondants aux 3 vaisseaux du chœur. La voûte en pierre visible aujourd’hui ne date que du XIXe siècle. Auparavant, une majestueuse charpente en bois couvrait la collégiale, donnant ainsi l’impression d’une nef encore plus haute. La lumière traversant les vitraux richement colorés venait apporter l’enseignement religieux aux fidèles, le décor de la collégiale étant au service du dogme. Au milieu du XIXe, de nouveaux vitraux sont installés dans les grandes baies et viennent illuminer la collégiale, baignant les fidèles dans une lumière bleutée.
La collégiale possède deux entrées. La façade principale occidentale est de style gothique. Elle possède aussi une particularité : sa chaire extérieure. Cette chaire extérieure permettait de bénir les mariés devant la façade la plus ouvragée et de célébrer la messe sur la place publique en breton, langue compréhensible par tous, la messe étant donnée en latin à l’intérieur de la collégiale. En 1876, la flèche de la collégiale, construite seulement quatre ans plus tôt, s’effondre, et emporte avec elle toute la façade occidentale. La façade principale sera reconstruite à l’identique ; la flèche, quant à elle, ne sera pas reconstruite. L’entrée occidentale est peu utilisée, le porche sud latéral constituant l’entrée principale. Il ouvrait auparavant sur le cimetière et sur la place centrale. Son décor date de la Renaissance avec ses niches et ses pilastres.

La silhouette générale de la collégiale gothique est très élancée par son décor architectural de pinacles et de balcons ajourés. Les clochers de la collégiale étaient par ailleurs utilisés comme « Amer », points de repères pour la navigation maritime.
La collégiale Saint-Aubin fut classée dès 1856, inscrite sur la première liste des Monuments Historiques établie par Prosper Mérimée.

La Psalette

La Psalette hébergeait le chœur de la collégiale Saint-Aubin. Contribuant au statut prestigieux de la collégiale Saint-Aubin, cette école de musique accueillait quatre jeunes garçons apprenant la maîtrise vocale.

L’église Notre-Dame-La-Blanche

Boiseries de Notre-Dame-la-Blanche

Notre-Dame-la-Blanche est le plus ancien édifice intra-muros de Guérande.
Cette église a été érigée dans la plus pure architecture gothique du XIIIe siècle. Le vaisseau de l’église est à nef unique, long de cinq travées et possède un chœur à trois pans. Les fenêtres hautes sont en arcs brisés. Les colonnes engagées sont remarquables par leurs chapiteaux sculptés de motifs végétaux et par leurs bases composées d’un tore inférieur, d’une scotie et d’un tore supérieur biseauté. La voûte actuelle date du XIXe siècle, mais une ancienne voûte en « coque de bateau renversée » est suggérée par l’emplacement des colonnes et des contreforts extérieurs.

C’est en son sein qu’en 1381, le second Traité de Guérande signe la paix entre le Roi de France et le Duc de Bretagne Jean IV de Montfort qui le confirme comme étant à la tête du Duché de Bretagne.
Au cours du XVIe siècle, Notre-Dame-la-Blanche perd son statut d’église paroissiale : l’hypothèse veut que cette seconde paroisse de Guérande intra-muros se soit regroupée avec celle de la collégiale Saint-Aubin afin de ne former qu’une seule et même paroisse. Notre-Dame-la-Blanche devient alors une simple chapelle, malmenée par le temps. Vendue comme Bien National en 1796, la chapelle servait de remise et de magasin à fourrage. La sacristie fut détruite puis une porte charretière est venue percer le chevet. Mi XIXe, l’église est une nouvelle fois menacée : elle risque la destruction pour un projet de création d’une route départementale. Mais le curé Sorin se porte acquéreur de la chapelle en 1853, la sauvant ainsi de la destruction et amorçant par la suite sa restauration. Notre-Dame-la-Blanche sera classée Monument Historique en 1910.

L’Hôtel-Dieu Saint-Jean

Pavillon d’entrée de l’hôpital Saint-Jean – Office du Tourisme

La date de fondation de l’hôpital Saint-Jean est inconnue, bien qu’il soit mentionné dans les écrits à partir de 1418. L’hôpital se compose de deux bâtiments qui se sont construits et ont évolué au fil du temps : la chapelle et le bâtiment des malades. Ces bâtiments constituent les seuls bâtiments publics civils de Guérande intra-muros.

1506 – Chapelle Saint-Jean

La Chapelle se compose d’un vaisseau unique de 10m de large par 28m. de long, divisé en quatre travées matérialisées par les contreforts extérieurs et dont la charpente est laissée apparente à l’intérieur.
La façade de la Chapelle comprend un portail plein-cintre à voussure avec des motifs végétaux. Le pignon est orné de crochets et d’une croix à son sommet. La façade emploie le vocabulaire décoratif gothique et l’arc plein cintre, qui réapparait à la Renaissance, permettent de dater la façade du début du XVIe siècle.
A cette période, il n’y a pas de distinction entre la fonction cultuelle et la fonction hospitalière : la Chapelle a la double fonction d’accueillir le repos des corps et des âmes. Les malades sont pris en charge par les religieux : un quart des revenus de l’Église revenaient à la charité chrétienne.

1670 – Bâtiment des malades / 1766 – Extension du bâtiment

Le bâtiment des malades est construit en moellons de granite enduits avec les encadrements des ouvertures et les chaînages d’angles en pierres taillées. Le bâtiment se compose de six travées régulières sur deux niveaux. Avec l’extension de 1766, les hommes avaient leur propre salle au rez-de-chaussée, les femmes quant à elles occupaient l’étage.
A partir du XVIIe siècle, une distinction spatiale entre les fonctions cultuelle et soignante est établie. Les soins sont améliorés grâce aux progrès de la médecine, l’hôpital Saint-Jean profite de la présence d’un laboratoire et d’une pharmacie en son sein. A l’extérieur, sur la « place Saint-Jean », on peut imaginer les couleurs et senteurs de l’ancien jardin médicinal, aujourd’hui disparu, remplacé par un monotone parking sans vie. La religion conserve cependant un rôle très important dans la vie des malades : les murs du chœur de la chapelle et de la salle des malades étant contigus, une baie plein-cintre fut percée, permettant aux malades d’assister à la messe depuis leurs lits.
Cette institution hospitalière a fonctionné de sa création jusqu’en 1853, où les malades seront transférés dans le faubourg Saint Michel de Guérande, alors la chapelle sera transformée en salle de classe et dortoir pour les élèves de cette nouvelle école qui sera par la suite agrandie à l’arrière du bâtiment : une tourelle circulaire à toiture conique et en surplomb de la rue viendra habiller la façade arrière.

Un carrefour d’échanges commerciaux

« La Cohue », halles municipales

La richesse de Guérande est fondée sur le commerce maritime du sel et du vin qui se développe de façon exponentielle au Moyen-Âge. Centre de la presqu’île guérandaise, la cité médiévale se situe au carrefour de trois pays aux forts contrastes : le « pays noir », celui de la tourbe des marais de Brière, vendue en motte comme combustible; le « pays bleu », celui de l’Océan Atlantique et son abondance de poissons et de fruits de mer; et le « pays blanc », celui des marais salants et du précieux sel de Guérande.
Au Moyen-Âge, la ville jouissait d’un autre type de commerce : celui du vin. Lac cité étant assise sur un coteau, toutes les conditions nécessaires à la production de vin guérandais étaient réunies. Cette production viticole ne fut cependant pas perpétuée et s’arrêta définitivement à la fin du XIXe siècle, du fait de la médiocrité de son vin, mais à l’époque médiévale, mieux valait boire du vin de piètre qualité, que de l’eau de ville.
Les rues commerçantes animées de la cité convergent toutes vers la place Saint Aubin, centre de la ville où l’on retrouve les halles du marché : « la cohue » et la collégiale Saint-Aubin. Les halles municipales accueillent, depuis le Moyen-Âge, le traditionnel marché. La charpente bois de l’époque médiévale fut plusieurs fois reconstruite, avant d’être finalement remplacée par une ossature métallique toujours en place.

L’or blanc de Guérande

Visite au cœur des marais salants

Marais salants de Guérande

Je ne pouvais pas quitter Guérande, sans passer par ses fameux marais salants qui jouissent aujourd’hui d’une renommée mondiale.
La saliculture existe depuis le néolithique et ses méthodes de production vont changer au fil des siècles : du four à sel romain jusqu’à la technique solaire et l’évaporation. C’est ce dernier mode de production que l’on développe au moyen-âge et que l’on utilise encore de nos jours, constituant ainsi le savoir-faire ancestral des paludiers.
La saliculture solaire permet l’évaporation de l’eau de mer qui passe par une série de bassins de concentration creusés dans l’argile marine nommés vasières, cobiers, fards, adernes et œillets. Grâce aux forces naturelles des marées, des vents et de l’ensoleillement, la récolte du sel cristallisé s’effectue dans les œillets situés au cœur des salines.

La succession de ces bassins forme un paysage hors du commun, entièrement façonné par l’Homme, sillonnant entre courbes et lignes droites, formes organiques et quadrangulaires, et parsemé de petites montagnes de sel d’un blanc cristallin. La profession guérandaise compte aujourd’hui 300 paludiers, produisant huit à douze mille tonnes de gros sel et deux à trois cents tonnes de fleur de sel chaque année, sur près de mille quatre cents hectares de culture.
Depuis 1996, les marais salants de Guérande sont classés en tant que site naturel protégé.

Marais salants vus du ciel

Après cette redécouverte de la ville de Guérande, plongée dans l’univers médiéval, je profite du paysage des marais salants reflétant le soleil au crépuscule. Je repars en sens inverse le long de la Loire vers ma ville natale : Nantes, la tête pensante et rêveuse, remplie de bons souvenirs de cette escapade…

Entre terre et mer

Chloé-Line Vrignaud
Guérande, Cité Médiévale, voyage, mai 2018

Médiagraphie

Bruon, Gildas, Hocquet, Jean-Claude, Bretagne des marais salants : 2000 ans d’histoire, Morlaix, éd. Skol Vreizh, 2001
DRAC Pays de la Loire, « Enceinte fortifiée : Guérande », Patrimoine restauré en Pays de la Loire n°6, Nantes, éd. Direction régionale des affaires culturelles des Pays de la Loire (DRAC), 1994
Durandière, Ronan, Buron Gildas, Devals, Christophe, Gallice Alain, Pillet Denis, Desvigne Virginie, « Guérande: ville close, territoire ouvert », Cahiers du patrimoine n°111. Nantes, éd. 303, 2014
Gueriff, Fernand, La Collégiale Saint-Aubin de Guérande et sa Nef Romane, Le Pouliguen, éd. Jean-Marie Pierre, 1985

Ville de Guérande, en ligne http://www.ville-guerande.fr, consulté le 8 mai 2018
Les salines de Guérande, en ligne https://www.inrap.fr/dossiers/Archeologie-du-Sel/Les-sites/Guerande-France, consulté le 19 juillet 2018
Comité des salines de France, Sel et savoir faire, http://www.salines.com, consulté le 19 juillet 2018

Application Smartphone, Guérande – Jour et Nuit, compatible iOS et Android, gratuite, consultée le 8 mai 2018

Visite « Guérande, Ville d’Art et d’Histoire » – « Le patrimoine caché », animée par Anne, guide-conférencière à l’Office du Tourisme de Guérande, le 12 mai 2018

Pour les littéraires :
Balzc, Honoré (de), Beatrix, Le Livre de Poche, éd. Classiques, 2012